Présentation des Asics Metaspeed Sky Tokyo
La Metaspeed Sky Tokyo, c’est tout simplement le modèle performance route d’Asics, celui destiné aux chronos sur 10 km et semi-marathon. Certains, les meilleurs d'entre nous, la prendront sur marathon. On retrouve bien sûr l’association désormais classique : une mousse très molle et rebondissante + une plaque carbone qui structure l’ensemble.

La nouveauté, c’est l’apparition de la FlightFoam Leap, une mousse en TPU supercritique (et non plus en PEBA comme sur la Metaspeed Paris), en plus de l'habituelle mousse en PEBA. En main, c’est très impressionnant : la semelle est ultra molle, presque chewing-gum.
- Contre le pied : l'habituelle FF Blast Turbo+ en PEBA
- Contre le sol : la nouvelle FF Leap en A-TPU

Autre point marquant : le poids. 162 g en 42,5. Sans être aussi radicale que la MetaSpeed Ray, c’est extrêmement léger, au niveau d’une Vaporfly 4. À ce niveau de gamme, l’objectif n’est pas la durabilité ni même le confort, mais bien la performance pure. D’ailleurs, sous la chaussure il n’y a quasiment pas de renfort, juste un peu de caoutchouc.

Une semelle réduite à peau de chagrin, et une plaque qui n'est pas visible à la différence de ce que fait la concurrence (c'est d'ailleurs très bien).
Asics propose deux versions : Sky et Edge. La première est censée favoriser les foulées longues, la seconde les coureurs à cadence élevée. Ici je me concentre sur la Sky Tokyo, et je vais comparer avec la précédente, la Metaspeed Sky Paris.
Le test

Dès les premiers mètres, c’est clair : ça rebondit fort. Le drop léger associé à la rigidité de la plaque se ressent au niveau des métas, avec une certaine pression sous les orteils. On est vraiment sur une chaussure destinée aux coureurs expérimentés avec un pied et un mollet musclés. À ce niveau, on ne parle pas simplement de coureurs qui courent vite. Léger problème cependant, du moins en ce qui me concerne : une sensation désagréable au niveau du creux du pied, comme une petite bosse qui exerce une pression. Cela dépendra de chacun.

Autre point : la stabilité inhérente à ce genre de mousse lorsque le but est la performance avant tout le reste. L’empreinte au sol est très étroite, et comme la mousse la plus molle est placée côté sol (à l’inverse de ce qu'on trouve souvent chez la concurrence), la chaussure part un peu dans tous les sens. On reste dans l’axe, mais pour tenir 42 km avec, il faut vraiment une cheville béton. Pour moi, la Tokyo est exploitable jusqu’au 10 km, pas plus.

J'en profite également pour vous faire une petite comparaison avec la Metaspeed Sky Paris... et la différence est nette. La mousse est plus ferme, la chaussure bien plus stable. Le poids est à peine plus élevé (162 g contre 160 g), mais la Paris me semble aussi plus structurée. Pour un coureur comme moi, pas tout à fait parmi les plus performants, je privilégierais la Metaspeed Sky Paris, que je trouve un peu plus tolérante. En revanche, elle est un peu rigide à l’avant, ce qui peut fatiguer le pied sur la durée. La Tokyo, elle, est très souple et plus fluide, mais plus instable latéralement.

Par rapport aux autres modèles élites du moment, également testés sur RunMag :
- La Nike Vaporfly 4 est dans le même ordre de poids, mais plus équilibrée.
- La New Balance SC Elite V5 offre, à mon avis, le meilleur compromis : stabilité, confort et dynamisme perçu.
- La Hoka Rocket X3 est la plus agréable à courir, très confortable et presque imperceptible sous le pied, mais peut-être moins performante (avis subjectif).
L'avis Runmag
En résumé, la Metaspeed Sky Tokyo est une chaussure radicale, pensée pour l’élite. Ultra légère, hyper réactive, mais avec un manque de confort et de stabilité notable (elle n'est pas faite pour cela, direz-vous). Pour moi, elle n’est pas adaptée au marathon, et même sur semi je la trouve trop exigeante. En revanche, elle est parfaite sur 10 km. À choisir, je préfère encore la Paris, plus ferme mais plus rassurante. La Tokyo reste presque un exercice de style : une démonstration de savoir-faire, mais pas une chaussure universelle. Clairement destinée aux coureurs très solides, capables de tenir la foulée exigée sur la durée.