La Trabuco Max 4 est une chaussure de trail de moyenne gamme si l’on considère que le haut de gamme se situe sur une fourchette de prix dépassant les 200 euros, ce qui n’est pas le cas de ce modèle d’Asics taillé pour la longue distance et à l’aise sur la plupart des terrains.
Les caractéristiques de cette Asics Trabuco Max 4
Commençons par le poids pour cette Asics Trabuco Max 4 qui atteint 305 g et il s’agit plutôt d’une bonne surprise au regard de son profil. Le stack est élevé puisque l’on culmine à 40 mm à l’arrière et 35 mm à l’avant, soit un drop de 5 mm. Que s’appelorio MAXIMALISTE donc.
La semelle intermédiaire qui porte le doux nom de FlyteFoam Blast Plus Eco est en fait une mousse en EVA. EVA qui semble aussi présente sur la semelle intérieure. Un équipement qui se veut résolument pensé pour l’amorti et le confort. Côté empeigne, on a affaire à la technologie Engineered Mesh, un mesh technique, comme son nom l’indique, style jacquard avec des pièces 3D. Plus accessoire, la Trabuco Max possède une boucle au talon pour enfiler la chaussure et une boucle pour maintenir des lacets plats.
Et surtout, on aura un regard particulier sur la semelle extérieure qui est propre à la marque, c’est-à-dire la technologie ASICS GRIP sur laquelle on retrouve des crampons de 3,5 mm.
Cette chaussure d’Asics est composée de pas mal de matériaux recyclés, l’éco-responsabilité étant devenue une évidence pour la plupart des marques, au-delà même de l’argument marketing. Tout cela pour un prix de 180 euros, qui est quasiment devenu un prix moyen en chaussures de trail.
Le test des Trabuco Max 4
La Trabuco Max 4 d’Asics est une chaussure imposante, voire très imposante. Il y a de fortes chances que l’on vous le fasse remarquer. La version Cold Moss/Nova Orange testée ici est somptueuse. On ne lui trouve quasi aucun point faible esthétiquement, sauf peut-être le bloc talon dont on soupçonne à juste titre qu’il possède un sacré renfort. Néanmoins, cette épaisseur n’altère pas l’équilibre du design qui envoie vraiment du lourd, comme disaient les jeunes en l’an 2000.
Du volume, de la largeur et du relief au niveau de la semelle intermédiaire, cela protège de fait la tige qui n’est jamais au contact du terrain abordé même en dévers, et se concentre sur le confort et la dextérité à apporter au pied. Un pare-pierre est tout de même présent sur l’extrémité à l’avant de la chaussure, ce qui est indispensable lorsque l’on engage le bout du pied notamment en montée. On valide une première fois.
Très grande facilité pour enfiler cette nouvelle Trabuco Max 4 malgré une tige en mesh un peu serrée. Le recours à la boucle située au niveau du talon sera peut-être nécessaire pour les personnes qui ont le pied large mais rien n’est moins sûr. Si le maillage est assez rigide, cela rassure surtout quant à la qualité du matériel développé. Le pied se place naturellement dans le chaussant et la tige s’adapte bien. On ne se sent pas à l’étroit mais il faut prendre en considération que c’est une chaussure que l’on qualifierait de "proche du pied". Il y a toutes les raisons de croire que le chaussant, la semelle intérieure et la semelle intermédiaire sont conçus pour apporter du confort. Le fit, quant à lui, permet de miser sur le fait que ce confort ne s’obtiendra pas au détriment de l’agilité sur les sentiers.
L’étonnement est réel quant au poids de la Trabuco Max 4. Elle est beaucoup plus légère qu’elle n’en a l’air, c’est dire le niveau de technologie que les marques ont acquis, Asics ne faisant plus exception dans sa capacité à réduire les grammes. C’est un reproche que l’on pouvait lui faire il y a quelques années.
Faire et défaire les lacets ne pose aucun problème mais il est dommage que la boucle destinée à les caler soit trop large. Cela la rend inutile. La languette est sans reproche, elle se place bien et contribue au confort. Une fois portée, la sensation de chaussure imposante se confirme et on ressent également la hauteur du stack. Il vaut mieux être habitué ou prendre le temps de s’adapter si c’est la première fois qu’on opte pour ce type de produit maximaliste. Mais une chose est sûre : la Trabuco taille bien et il est agréable de la porter. On valide une deuxième fois.
Il est difficile de pouvoir confirmer la polyvalence d’une chaussure de trail vu qu’il faudrait la tester sur tous les types de terrains, sur un éventail très large de distances et dans toutes les conditions climatiques. Précisons donc que le test a été réalisé pendant une centaine de kilomètres au total lors de séances allant de 8 à 20 km, en Espagne pour la faire voyager. Le terrain était montagneux, légèrement humide à sec, sur des chemins caillouteux à dénivelés plutôt prononcés.
Rapidement, la mousse de la semelle intermédiaire a été mise à l’épreuve, quelques chocs avec des pierres bien aiguisées ont marqué l’EVA sans bien sûr altérer son efficacité. Il s’agit de quelques accrocs esthétiques. Un peu dommage mais on ne craint pas d’abîmer ses chaussures lorsque l’on pratique ce sport.
En ce qui concerne la semelle extérieure, la gomme d’Asics accroche super bien même sur des pierriers rendus glissants par la chaleur et il est facile de se faufiler sur des chemins qui requièrent de la technicité notamment grâce aux crampons répartis et placés opportunément en forme de M, en V ou en W selon la direction ou le type d’accroche dont on a besoin en montée ou en descente.
Cette accroche procure du plaisir à peine estompé par l’amorti de la semelle intermédiaire qui adoucit le contact avec le terrain. En l’occurrence, les sensations sont agréables en particulier si l’on n’éprouve pas le besoin de sentir le pied s’appuyant sur les aspérités du sol.
La mousse offre même le luxe d’un peu de rebond, ce qui donne un certain dynamisme à cette Trabuco Max 4 qui n’est toutefois pas faite pour les trailers les plus rapides. Les montées s’effectuent avec gourmandise, on se prend au jeu de courir là où on a l’habitude de marcher. La course reste très satisfaisante sur les portions de plat, y compris lorsqu’elles sont longues.
La sensation d’agilité est patente malgré l’impression de robustesse (la qualité des matériaux et de la techno déployée compensent vraiment) et cela s’accorde avec le maintien du pied dans la chaussure qui est à toute épreuve. Le talon ne bouge quasi pas, le contrefort épais et légèrement rigide y contribue, agrémenté d’un rembourrage suffisant pour apporter du confort. Cette partie de la chaussure est très bien élaborée. Côté cheville, le maintien est tout aussi excellent, y compris en dévers.
Difficile d’évaluer la respirabilité au cours de ce test, tout comme le comportement de ce modèle d’Asics sur terrain gras même si la qualité des crampons augure une performance plus que digne. On valide avec plaisir une troisième fois.
L'avis RunMag
L’Asics Trabuco Max 4 est une chaussure de trail qui s’adresse aux coureurs de tous niveaux qui pratiquent sur tous types de terrains grâce à un grip et un maintien remarquables. Ses performances en matière d’amorti et de confort sont valables sur toutes distances. Elles seront optimales sur les longues distances. Elle est équilibrée et son stack élevé avec une mousse épaisse n’en fait pas du tout une chaussure lourde au niveau du ressenti. Difficile de lui trouver des défauts, excepté peut-être son prix. Mais si elle s’avère durable, il s’agira à coup sûr d’un bon investissement.
Les sensations sont superbes et c’est très motivant de la porter pour aller défier les chemins difficiles, variés et pendant longtemps. Les coureurs qui connaissent bien la série des Trabuco dont la version 13 est sortie à peu près à la même période pourront sans doute basculer vers cette version Trabuco Max 4 s’ils recherchent un amorti plus important. Sans chercher à être dithyrambique, on peut dire qu’elle a la qualité pour devenir un modèle de référence actuellement.
