Iconique mais innovante
Après une Ghost 16 de très bonne facture, Brooks fait donc le pari d’améliorer encore son modèle phare, celui qu’elle vend le plus.
Les maîtres-mots de sa grande sœur étaient la stabilité et l’amorti pour proposer à la majorité des runners, dont ceux du dimanche (ou samedi selon ce qui se passe le samedi soir !), une très bonne chaussure dont la fratrie avait déjà fait ses preuves depuis des années en apportant améliorations touches par touches.
Et il semblerait que cette nouvelle chaussure ait voulu suivre les bonnes habitudes de son histoire pour revenir encore plus forte et faire briller sa belle réputation.
Une recette éprouvée mais avec de nouveaux ingrédients
La promesse de la marque est d’avoir voulu concevoir une chaussure s’adressant à tous les runners, mais également aux marcheurs, de tous les jours. Pas de doute, les dés sont jetés, la Ghost 17 va jouer à fond la carte de la polyvalence et du confort.
Le confort ? Commençons par lui. Même si amorti et confort ne riment pas toujours (factuellement ça ne rime pas du tout d’ailleurs), ici Brooks a tout de même mis un de ses atouts dans la conception de sa nouvelle semelle toujours composée de la technologie DNA LOFT v3 (un amorti moelleux infusé à l’azote) mais rehaussée de 1 mm à l’arrière et 3 mm à l’avant. Autant vous dire qu’ils souhaitent que vous ayez l’impression de vous promener en chaussons sur l’asphalte.
Ah… Et oui vous savez calculer, vous noterez une modification du drop. Il passe en effet de 12 (ce qui était quand même énorme !) à 10, ce qui reste également imposant. La marque a donc pensé à vos petits mollets pour ne pas rogner sur le confort, même si pour le coup on est très loin du concept de foulées naturelles associé aux faibles drops et prôné par certaines marques comme Altra ou Inov8. À noter que Brooks a également inséré une nouvelle semelle intermédiaire rainurée permettant plus de flexibilité et d’adaptation à vos foulées.
Si on remonte sur la tige, on n’est pas en reste non plus. La marque a retravaillé son mesh pour, selon elle, le rendre plus respirant et a revu la structure de son col pour plus de stabilité et de tenue de la cheville. La vérité du terrain nous confirmera, ou pas, tout cela ! On voit via ces deux premiers points que la Ghost 17 se veut rassurante, tout en proposant des matériaux de qualité, pour tous les runners dont la performance n’est pas leur cheval de bataille.
Autre point important, dans un monde du running où l’on cherche à gagner le moindre gramme : le poids. Sur la balance, la Ghost 17 ne semble pas avoir pris par rapport à sa prédécesseuse et se stabilise à 286 g selon le site de la marque (confirmé sur la balance en 42.(). C’est bien évidemment plus lourd que des chaussures taillées pour la performance comme la Nike Zoom Fly 6 et ses 235 grammes par exemple. Mais ça n’est pas son credo. Et elle ne se défend pas si mal si on la compare à une Clifton de chez Hoka (278 g). Mais 10 g sont 10 g !
Sobre avec un zeste d’agressivité !
Côté apparence, comme pour le reste, on reste dans une cohérence de "polyvalence". La polyvalence de plaire au plus grand nombre ! (on le répète à chaque fois, ça n’est pourtant pas ce qui vous fera courir plus vite ou mieux, mais le design des chaussures est le premier critère de choix !).
La chaussure se veut assez sobre mais avec une impression laissée plus agressive que la version 16 qui pouvait donner un sentiment de fadeur. La vague sur la semelle associée à un mesh texturé de différents motifs lui donne un petit look plutôt apprécié. Le modèle se décline en une belle palette de couleurs afin de contenter tout le monde. Les plus timides comme les plus exubérants !
Si l’on retourne la chaussure, on découvre donc la fameuse semelle rainurée qui présente un système d’accroche suffisant sans doute pour enfiler les kilomètres sur un terrain humide mais pas pour s’aventurer dans un parcours trail non plus.
Revenons côté tige. Le système de laçage est somme toute très classique avec des œillets. Mais ce sont parfois les choses les plus simples qui fonctionnent le mieux. Il supplante une languette étonnamment assez épaisse pour une chaussure de running, mais très classique également, sans système de « chaussette ». Étonnant ? Pas tant que ça quand on sait que ce modèle mise sur le confort. Cependant, il faudra peut-être ne pas se laisser leurrer par ça lors du serrage au risque de trop compresser le pied. Mais rien de surjoué non plus (la Nike Zegama 2 en trail a aussi cette caractéristique). Pour le reste, on est sur une apparence propre et sans fioritures.
L'heure du test
Premières secondes et première sensation : Brooks ne semble pas avoir menti. Le confort se fait ressentir de suite. L’enfilage est aisé et le pied est de suite mis dans un environnement renvoyant sécurité et fiabilité. La chaussure taille juste, que ce soit en largeur ou en longueur. En longueur, j’ai l’habitude de prendre 1,5 taille supplémentaire (habitude liée aux longues distances en trail où le pied gonfle) mais peut-être qu’une seule pointure suffirait ici.
Côté largeur, j’avais eu quelques soucis avec la Brooks Catamount 4 (j’ai le pied un peu large) qui me procurait des douleurs latérales du fait de son étroitesse remarquée dès le départ. Mais ici aucun signe précurseur. À confirmer lorsqu’on les mettra à l’épreuve de l’asphalte.
La semelle est confortable mais pas non plus complètement molle. On sent une bonne stabilité lors des premiers pas. Ce qui laisse présager une bonne tenue lorsque les pas se transformeront en foulées !
Le drop imposant se fait ressentir lors de ces premières minutes, mais pas au point de chaussures carbone comme la Nike Zoom Fly 6 ou la Salomon S/LAB Spectur qui ont pourtant une inclinaison moins importante. Comme quoi il n’y a pas que ça qui joue dans la technologie que les marques mettent en place pour vous proposer une propulsion à faire pâlir Neil Armstrong lorsqu’il se déplaçait en apesanteur sur la Lune (j’exagère un peu le trait, car c’est surtout votre foulée qui vous aidera sur le point de la propulsion !)
En tout cas, la chaussure est agréable à porter et donne envie maintenant de la titiller un peu plus dans des moments plus empreints de sueur !
Sur le terrain
Les premiers hectomètres défilent et le premier ressenti est immédiat : on est bien ici. Je n’ai pas eu l’occasion de tester les versions précédentes, mais cette Ghost 17 nous offre clairement un environnement confortable et rassurant. Le pied est bien maintenu sans être enfermé dans une certaine rigidité. Le modèle ne semble vraiment pas faillir à sa réputation en ce début de séance.
Niveau propulsion et rebond, ils sont acceptables mais ne vous attendez pas à une chaussure nerveuse qui vous fera battre tous vos records de vitesse et peut-être empocher quelques KOM pour les plus joueurs d’entre vous. Ça n’est pas la philosophie du modèle.
On sera ici sur un produit parfait pour répondre à l’envie de faire du sport avec des chaussures de qualité pour les plus récréatifs, ou pour passer des runs plutôt typés footing ou endurance pour les plus aguerris.
Ce qui ne veut pas dire qu’on ne peut pas jouer un peu avec. On pourra très bien se permettre quelques intervalles plutôt typés longs et pas au max de votre VMA. Cette Ghost 17 y sera parfaitement adaptée. Par contre, ce n’est pas elle que je choisirais pour aller sur une course. Mais pour celles et ceux pour qui la performance est secondaire (la grande majorité d’entre nous), elle fera totalement le job !
Malgré son gabarit légèrement imposant, on ne ressent pas de lourdeur. Elle est même plutôt dynamique pour une chaussure « passe-partout ».
Si on parle maintenant de son comportement sur le terrain, la Ghost 17 remplit complètement son rôle sur le bitume ou les chemins nature type « voie verte ». La semelle accroche bien, même sur une route légèrement humide, et ne donne pas de sensation de glisse comme ça peut être le cas pour certains modèles plus axés performance (où les pneus sont slicks !). Elle se débrouille même sur des sentiers secs comme le GR34 où je les ai emmenées se balader, à condition d’être prudent dans les zones un peu plus techniques. Son confort et son maintien permettent cette petite fantaisie même si je ne la recommande pas à tout le monde !
Côté distance. Eh bien, elle répond selon moi à tout un panel. Je m’imagine aussi bien utiliser cette Ghost 17 pour aller faire un jogging de 10 km que pour passer une sortie en endurance de 30 km. Voire plus.
Pour ce qui est du serrage et du maintien dû à la largeur de la languette, ou les douleurs latérales ressenties avec la Catamount 4 : RAS !
En une expression : j’ai été assez séduit par ce modèle qui répond à beaucoup des principaux critères recherchés par la grande majorité des adeptes ou futurs adeptes de la course à pied !
L'avis RunMag
Polyvalence, confort, maintien, fiabilité, n’en jetez pas plus. La Brooks Ghost 17 reste fidèle à la réputation de la gamme pour offrir une très bonne chaussure. Ce modèle, presque iconique chez Brooks, avait su séduire de nombreux aficionados et ça devrait encore être le cas avec cette version 17. Le modèle a su évoluer sans mettre de côté ses fondamentaux pour un modèle qui est au final assez simple mais qui ne lésine pas sur les principaux attraits recherchés par la majorité des gens qui courent.
Sa polyvalence permettra à la plupart d’entre nous de ne pas se prendre la tête au moment de choisir un modèle (même si je vous conseille quand même, comme toujours, de l’essayer au préalable si possible) et son confort de ne pas dégoûter les débutants par des douleurs liées à un chaussant ou une semelle trop rigide ou minimaliste. Bref, j’irais presque à utiliser cette expression désuète : on est dans un chausson. Ou presque.
Côté bourse, il faudra vous délester de 150 € pour vous offrir cette compagne. C’est certes un budget, mais il n’est pas si élevé si l’on compare aujourd’hui à beaucoup de modèles qui se situent autour des 180 € et pour une excellente chaussure dont il y a peu de chances que vous soyez déçu !
