Avant d'aller plus loin, nous en profitons pour annoncer le lancement de notre comparateur rundeals.fr qui liste (en particulier) les bons plans sur les Nike Zegama Trail. RunDeals, un service développé par RunMag !
Nike Zegama. L'appellation est alléchante et l’on voit tout de suite, avec nos petits yeux humides, Kilian Jornet (qui n’est pas au sein du team Nike puisqu’il court avec sa propre marque NNormal) voler dans les sentiers de cette course mythique et très intense. Mais est-ce que ce nouveau modèle saura rester fidèle aux caractéristiques de cet événement (bon, quoi qu’il en soit, soyons honnêtes, cela ne vous fera pas devenir le frêle catalan cité plus haut) ?
Réponse dans ce test complet.

Associer son nom à des lieux mythiques, une vraie tendance
Jouer sur des endroits qui font rêver les traileurs du monde entier est une technique d’approche dont de nombreuses marques abusent au moment de donner de petits noms aux chaussures qui viendront nous accompagner sur les chemins.

Zinal, l'autre grande course en montagne
Hoka a sorti les Mafate, lieu bien connu de La Réunion, pour nous soulager dans les sentiers techniques, puis les Zinal, une chaussure très racée et « rapide » pour des épreuves plutôt courtes à l’image de la course du même nom (où, là encore, notre ami catalan a brillé à de nombreuses reprises).
Sur la route, Adidas a choisi le nom Boston pour coller au célèbre marathon de cette ville et sortir son modèle carbone.
On a aussi Altra qui a sorti la Mont-Blanc (je pense qu’on peut se passer des explications) il y a quelques années pour proposer des chaussures adaptées à l’Ultra Trail et aux terrains montagneux. Une seconde version a depuis vu le jour avec l’ajout d’une sacro-sainte plaque carbone.

La Nike Zegama Trail 2 !
Et notre Zegama deuxième du nom alors ? Est-ce qu’elle a su s’inspirer de notre célèbre course basque où les poumons brûlent et les quadriceps pleurent ?
Que nous propose cette Nike toponyme ?
Racée et dotée d’un nom explosif, Nike nous vend cette Zegama 2 comme une chaussure polyvalente voulant nous promener aussi bien sur des chemins rocailleux, que sur des parties techniques ou des portions roulantes. Le paradis en soi ! Mais la réalité est parfois plus complexe.

La maintenant très répandue mousse Zoom X de la marque à la virgule s’est, bien sûr, invitée à la fête. Une technologie que Nike utilise aujourd’hui beaucoup sur les “soles” de ses chaussures, qu’elles soient trail ou running (c’est d’ailleurs le matériau utilisé sur la Fly Zoom 6 que nous avons récemment testé ici). Un savoir-faire qui est censé nous assurer un amorti et un confort !
Ici, pas de plaque carbone au sein du stack imposant (37 mm sur l’arrière), mais, par contre, une collaboration avec une « petite » marque qui propose des choses pas trop mal pour les semelles extérieures, à savoir Vibram. Vous connaissez ?

Au-dessus de cette partie qui comporte un drop plus faible que ce que fait Nike habituellement, à savoir un drop 4 – alors que je vois plus fréquemment passer plutôt des drop 8, voire 10 – vient se poser une tige dans un mesh promettant une bonne ventilation et donc une respirabilité de bon niveau !
Ok, donc on va pouvoir courir la Zegama en un temps record avec tout ça ?
Sur le papier, de premières interrogations m’habitent à ce sujet. Car, en plus d’une sole assez massive, on peut voir qu’au niveau du poids cette Zegama n’a pas lésiné : 292 grammes en taille 42… On est quand même à des kilomètres d’une Hoka Zinal et de ses 227 grammes. Un modèle qui colle aux spécificités de son nom. Pour la Zegama 2, on s’en éloigne.
Elle ressemble à quoi ?

Côté design, il n’y a pas à dire, qu’on aime ou que l’on n’aime pas, la marque originaire de l’Oregon sait y faire. Ici, le rapprochement avec son nom est plutôt cohérent. On est face à des lignes assez agressives et à une silhouette plutôt racée, à l’image de ce que nous proposent les équipes de Phil Knight dans sa gamme running, le tout mixé avec son savoir-faire en termes de lifestyle.
Le bloc semelle se dote d’une personnalité bien particulière avec un prolongement sur l’arrière. Cela peut paraître exagéré et provoquer des interrogations quant au fait qu’on puisse se cogner et se coincer dans des racines, par exemple, mais les ingénieurs de cette petite firme américaine ont dû y penser et tester !
Sur la partie Vibram, on trouve des crampons plutôt larges, sous forme de chevrons. À première vue, ils semblent quand même un peu imposants pour passer avec facilité les portions techniques ou très rocailleuses. Un choix qui peut interroger et qui semble plus adapté pour des sentiers plus roulants. Zegama aurait-elle changé ?
L’arrière de la chaussure comporte également une guêtre cousue, en plus d’un renforcement afin de stabiliser notre très cher pied et éviter autant que possible la vilaine entorse. Il est supplanté par un col en forme de chaussette basse, qui est très pratique et de plus en plus répandu afin d’éviter les débris. Toutes les marques devraient emboîter la foulée sur cet aspect !

Vient ensuite le prolongement sur l’avant du mesh utilisé pour cette Zegama 2. D’aspect plutôt léger, il est composé de pas mal de trous d’aération et semble vraiment garantir la respirabilité promise. Il se termine à l’avant par un léger pare-pierres qui n’en a que le nom ! En effet, s'il a le mérite d’être là, il est plutôt de petite taille et très peu rigide. Bizarre pour une utilisation montagnarde, à moins d’être un vrai bouquetin et de ne se cogner dans aucun caillou, le rêve ! Quoi qu’il en soit, l’association de ces deux composants plutôt fragiles d’aspect peut provoquer quelques doutes quant à sa résistance et à sa qualité de protection lorsqu’elle passera dans des endroits “peu accueillants”.
Côté laçage, on est sur un système mêlant trous et principalement œillets, avec un empiècement très exagéré et particulier également. Cela donne du caractère à la chaussure pour les plus férus de « style », mais pas sûr que ce soit utile dans la pratique. C’est aussi toujours quelques grammes de plus…

Pour les couleurs, nous avons eu la version baptisée #IYKYK en hommage au sentier Donghai Yunging en Chine. Une association plutôt réussie entre teintes de taupe et un orange bien flashy. Mais ne vous inquiétez pas, sur ce point vous trouverez votre bonheur et la couleur qui ira le mieux avec votre tenue du dimanche (de trail, bien sûr, pas celle pour le poulet-frit en famille). Il suffit de faire un petit tour sur le web pour voir la diversité de coloris proposés !
Le test des Nike Zegama 2
Avant d’aller défier les sentiers, j’ai passé quelques jours avec, en mode « lifestyle », pour apprécier le confort. Et comme elles sont plutôt lookées, elles pouvaient bien se marier à mes « outfits », comme le dit la jeune génération. Quand on peut mixer l’utile à l’agréable !

Première constatation : cette Zegama 2 s'enfile facilement. On est très loin de la Salomon S Lab Ultra, pour laquelle j’ai passé quelques dizaines de minutes à lui chanter des noms d'oiseaux !
Une fois debout, je trouve que la chaussure taille plutôt bien, même un peu grande par rapport à ce que j’ai l’habitude de connaître chez Nike. Aussi, peut-être que c’est moi, mais l’impression que la semelle qui accueille mon dessous de pied est comme incurvée, un peu comme un terrain de half-pipe en snowboard. Bon, j’exagère un peu (beaucoup), mais j’ai été étonné par cette sensation, bien qu’elle ne soit pas désagréable.

Le pied a plutôt de la place et on ne se sent pas à l’étroit, même si l’on reste bien maintenu globalement. Le confort est plutôt agréable.
Sur les premiers pas, on sent bien la mousse qui nous sépare du sol. Elle est moelleuse et nous donne envie de l’emmener sur des terrains où l’amorti sera un très bon allié !
Cependant, je la trouve plutôt massive, et, avant de l’essayer sur les sentiers, j’ai la ferme impression que cette Zegama convient plus à des trails longs sans technicité extrême ou même à des ultra-trails où l’on peut quasiment courir tout le long, au vu de son confort et des caractéristiques que j’ai sous les yeux.

Sur les quelques kilomètres asphaltés qui me séparent des sentiers, je suis sûr d’une chose : c’est bien une mousse Zoom X qui se trouve sous mes pieds. Je reconnais le confort et la sensation moelleuse qui m’avaient enchanté lors de mon essai de la Zoom Fly 6, sans la plaque carbone.
Je suis aussi agréablement surpris dès les premières minutes par la propulsion proposée par le rocker, bien incurvé à l’avant. Avant même de voir les premiers cailloux, j’étais déjà certain que cette Zegama 2 se montrerait agréable pour courir ! Longtemps, oui. Vite sur des terrains accidentés ? Attendons de quitter le bitume.
Ça y est, il est temps d’entrer sur le GR et ses parties, même si elles ne sont pas marquées d’un dénivelé incroyable – diverses et variées, où s’entremêlent passages techniques, segments de plages et portions plus roulantes. La chaussure passe plutôt bien partout. Je la trouve précise, plutôt dynamique, même si l’on ne sent pas complètement le sol du fait de l’amorti plutôt généreux. Bien que séduit par la chaussure, c’est là ce que j'appellerai, avec exagération, le “point faible” de cette Zegama 2. Du moins, si l’on aime les terrains techniques où la précision de la pose de pied est cruciale.

Hormis cela, j’apprécie vraiment dérouler la foulée. Le pied est bien maintenu et je trouve même que la chaussure pousse à vouloir légèrement accélérer ! Attention cependant à ne pas se mettre dans le rouge, notamment sur les longues distances.
Et justement, si l’on doit parler des distances de prédilection de ce modèle, je le vois tout à fait adapté pour des formats allant de 50 km à l’ultra-trail, avec des profils où l’on peut aller “moyen vite longtemps”, comme le dirait un des athlètes de la marque cité plus haut ! Pour traduire : sur des terrains sans énormes difficultés où l’on peut courir la majorité du temps.
L'avis RunMag
Pour tout dire, j’étais parti avec un a priori mitigé sur cette chaussure. Bien que je la trouvais réussie côté design, j’étais plutôt sceptique quant à ses caractéristiques, alors qu’elle est baptisée du nom d’une course qui mériterait quasiment tous les attributs inverses.
Hormis cette blague de la marque au Swoosh, je trouve finalement, après avoir dévalé quelques bornes, que c’est une très bonne chaussure. Peut-être pas pour faire Zegama ou des parcours très escarpés, mais pour aller sur des terrains où l’on peut courir. Ici, elles se montreront très rapidement de formidables alliées. En effet, leur confort et leur amorti, associés à un certain dynamisme, vous permettront d’aller loin ! Et ce, malgré un poids quand même relativement élevé.
Je suis certain qu’elles pourraient parfaitement convenir pour des longues distances et même “aider” plus d’un ultra-traileur.
Au prix de 180 € sur le site Nike (mais moins cher chez d’autres revendeurs), cette Zegama 2 se situe plutôt dans les prix de ses concurrents. Le prix à payer aujourd’hui pour avoir une bonne chaussure de trail qui vous accompagnera de longues heures sur les sentiers !
Pour terminer, nous vous suggérons de tester notre comparateur rundeals.fr qui liste (en particulier) les bons plans sur les Nike Zegama Trail. RunDeals, un service développé par RunMag !