Les caractéristiques
La Triumph 23 est annoncée à 280 grammes, mais sur ma balance en pointure 42,5 elle affiche plutôt 273 grammes, un chiffre qui surprend agréablement au regard de son imposant stack de 39 mm sous le talon et 29 mm à l’avant-pied, soit un différentiel de 10 mm qui promet non seulement de ménager les mollets mais aussi d’apporter un supplément de dynamisme, notamment grâce à la bascule assez marquée sur l’avant. Avec de tels volumes sous le pied, on pourrait s’attendre à dépasser allègrement les 300 grammes, mais Saucony réussit ici un bel équilibre entre épaisseur, confort et poids, une belle surprise qui donne envie de creuser ce que la chaussure a réellement dans le ventre.

La mousse PWRRUN PB (du PeBax) que l’on retrouve également sur les Endorphin est généreusement présente sur toute la semelle, ce qui est une très bonne nouvelle comme nous le verrons dans ce test. Une fine couche de caoutchouc XT-900 renforcé fait l’interface entre le sol et cette mousse. D’expérience, sur les versions précédentes, cette semelle tient au minimum 500 km, voire 600.

Le mesh est respirant, mais surtout très doux et bien rembourré.
Le test des Saucony Triumph 23

Les Triumph 23 sont épurées, sans fioritures ni décorations tape-à-l’œil, presque trop sages et un brin datées niveau look (à mon humble avis). Attention cependant : la chaussure est très bien finie, l’assemblage est parfait, l’ensemble est sobre et sérieux.
L’accueil est idéal, on se sent tout de suite confortable, la languette épaisse fait oublier les lacets, nous sommes dans des chaussons. Le maintien est continu sur tout le pied, sans aucune sensation de pression excessive, rien ne bouge, on est immédiatement en sécurité, le talon est bien maintenu.

Rien à signaler au niveau du laçage, simple et efficace, si ce n’est que j’ai trouvé les lacets un peu courts… car je n’aime pas trop serrer au niveau du cou-de-pied. Le fit est parfait pour mon pied (pas trop large), j’ai cependant pris une demi-pointure supplémentaire pour un confort optimal.
Mais qu’éprouve-t-on immédiatement sous le pied après les avoir enfilées ? Eh bien pas grand-chose justement, un amorti discret, sans mollesse excessive, le confort tant vanté par le PWRRUN semble bien timide… tant que l’on marche vers la porte pour se lancer vers une sortie (longue de préférence).

Là, les Triumph se révèlent immédiatement ! L’amorti est bien présent, les aspérités du sol sont gommées, mais surtout on ressent également une belle réactivité, ordinairement antinomique avec ce type de chaussures dites maximalistes. La foulée est neutre, très stable et parfaitement naturelle.
Le chaussant, au mesh promis très respirant, ne m’a pas vraiment donné cette impression, en ce mois de juillet flirtant allègrement avec la canicule, on retiendra plutôt son grand confort et son excellent maintien.

La stabilité sans la rigidité excessive, l’amorti avec la relance dynamique, c’est la chaussure qui semble réconcilier tous les paradoxes. La mousse PWRRUN PB fait vraiment des merveilles. On peut hausser le rythme sans problème, seuls les coureurs passant sous les 4:30 min/km passeront leur chemin (ils ne sont de toute façon pas la cible des Triumph). Les Triumph proposent le compromis idéal entre dynamisme et confort. Vous l’aurez compris, je suis conquis par cette édition 23 !

L’avis RunMag
Saucony a réussi un coup de maître avec les Triumph 23. Plus légères cette année, voici le mix parfait avec un dosage subtil mêlant stabilité, confort et rebond. Elles mériteraient cependant un mesh plus technique et aéré, avec une architecture plus moderne, peut-être pour la prochaine édition ?
- Points forts : mousse PWRRUN aux qualités incomparables, dynamisme et confort
- Points faibles : le look un peu sage, le prix (mais on peut déjà la trouver à un tarif plus abordable facilement).