Le test détaillé de la Suunto Race, la superbe montre Outdoor Amoled !

A croire que les finlandais se sont passés le mot en cette fin 2023. Quelques jours après le lancement par Polar de la Vantage V3, c’est au tour de Suunto de présenter son modèle haut de gamme muni d’un écran AMOLED et d’une excellente autonomie. C’est la Suunto Race, qui capitalise sur la Vertical en proposant un magnifique écran, et une molette pour naviguer. Voici notre test de cette alléchante Suunto Race.

Avant d'aller plus loin, nous en profitons pour annoncer le lancement de notre comparateur rundeals.fr qui liste (en particulier) les bons plans sur les Suunto Race. RunDeals, un service développé par RunMag !

Après Garmin qui a décliné cette techno d’écran sur des modèles plus accessibles que l’Epix (la 965, puis la 265), Polar avec la Vantage v3, c’est Suunto qui a lancé presque dans le même temps la Suunto Race, peu de temps après la convaincante Vertical.

Les nouveautés de la Suunto Race

Suunto axe la communication de chacun de ses modèles sur un axe particulier. La Suunto Vertical est dédiée à l'exploration, avec le support des cartes hors ligne, un GPS double fréquence et une autonomie à la pointe.

On retrouve à peu près tout ce qui a été lancé sur la Vertical: GPS double-fréquence, cartographie hors-ligne et donc navigation améliorée, le tout avec une autonomie confortable annoncée à 40h avec la plus grande précision et l’écran toujours allumé. On perd donc dans ce mode une vingtaine d’heure en passant de l’écran MIPS de la Vertical au bel écran AMOLED HD de même dimension sur la Race, soit 1.43”... tout en étant déjà au-delà de ce que propose une Fenix 7X.

Pour la Suunto Race, le focus est double. Il y a tout d'abord le magnifique écran AMOLED HD de 1,43”, le même format que sur la Vertical. La lisibilité et la navigation sur les cartes embarquées prennent une nouvelle dimension. Son  écran est évidemment tactile, et est accompagné... d'une molette digitale, comme chez Apple ou le concurrent Coros. Les changements de paradigmes sont assez rares chez Suunto, il faut donc le souligner.

La Suunto Race

Nous verrons pendant le test comment ce nouveau bouton facilite les interactions avec la montre et ses menus qui ont tendance à s'enrichir, surtout avec l'ajout des fonctionnalités de suivi d'entraînement et de récupération.

Et c'est l'autre axe de communication mis en avant sur la Race : l'accompagnement du sportif "qui s'entraîne", là où le langage marketing de la Vertical s'adresse aux explorateurs. Ces éléments sont apparus progressivement sur la Suunto App, et c'est donc logiquement qu'ils arrivent sur la Suunto Race : Suivi de la charge d'entraînement ("j'en fais trop ou pas ?"), de la récupération grâce entre autres au suivi de la VFC au quotidien et pendant le sommeil ("est-ce que je récupère bien ?"), et le résultat de ces deux métriques qui est intéressant : "est-ce que je progresse ?"

La Suunto Race vue sur la gauche

Suunto annonce aussi une sorte de coach virtuel qui devrait proposer des types de séances à suivre pour progresser sans tomber dans l'excès. C'est quelque chose qui existe depuis quelque temps chez Suunto (sur la S3 et la Suunto 5 Peak) et qui est remis en avant ici, dans une version sûrement améliorée.

Au rayon des nouveautés, la marque met aussi en avant deux fonctions. Il y a tout d’abord RaceTime, qui "donne une vue d’ensemble sur le temps de course écoulé, le maintien de l’allure cible et l’heure d’arrivée estimée". On aurait aimé un équivalent de ClimbPro de Garmin, probablement plus utile en course que l’heure d’arrivée estimée, par exemple. Peut-être dans une future mise à jour ? L’autre fonction est un assistant à la nutrition, qui doit "envoyer des rappels pour boire et manger". Est-ce proche de FuelWise de Polar ? Nous avons pour le moment trop peu de détails.

Il est intéressant de noter que ces fonctions existent déjà en appli SuuntoPlus, qui semble être pour Suunto un laboratoire de test grandeur nature pour les intégrer ensuite nativement dans les montres.

La Suunto Race dans le détail

GPS

C'est la même puce que sur la Vertical, avec, on l’espère, la même qualité de réception quelles que soient les conditions. Sur un modèle orienté "performance" comme la Race, le principal intérêt d’une puce précise est de fournir à l’athlète des infos de vitesse, d’allure, précises, stables, plus que de savoir si l’on a couru sur le chemin ou 2 mètres à côté.

Autonomie

Les autonomies annoncées devraient combler la plupart des pratiquants. 40h en mode “full patate”, donc double-fréquence, multi-GNSS, sans précision sur le comportement de l’écran (toujours allumé ou non ?). On passe ensuite à 50h en simple fréquence/multi-GNSS, puis 70h avec une mise en veille de la puce entre chaque pointage. À noter que ces trois modes conservent un point GPS par seconde, et donc une précision globalement bonne.

Le mode Tour est présent, avec un point GPS toutes les deux minutes, pour une autonomie de 120h. Suunto promet 26j d’autonomie en mode montre classique, et 10j avec le suivi de la VFC h24. La Suunto Race est donc un peu au-dessus de ce que propose Garmin sur l’Epix 2 Pro 51mm.

Les modes :

  • Jusqu’à 26 jours d’autonomie en utilisation quotidienne ;
  • Mode Performance (1 pointage GPS par seconde, GNSS double fréquence L1 + L5, tout système, full power) : 40h ;
  • Mode Endurance (1 pointage GPS par seconde, signal GPS simple fréquence) : 50h ;
  • Mode Ultra (1 pointage GPS par seconde avec mise en veille entre chaque, signal GPS simple fréquence) : 70h ;
  • Mode Tour (1 pointage toutes les 2 minutes, signal GPS simple fréquence): 120h

Les modes dégradés (appelés Endurance, Ultra et Tour) permettent de passer respectivement à 50h, 70h et 120h d’autonomie. Les deux premiers conservent un pointage GPS par seconde en mode simple fréquence, et donc une précision correcte en environnement dégagé, alors que le dernier sera utile lors des périples au long cours puisque le positionnement sera pris toutes les minutes.

En ajoutant à cela la possibilité de recharger la montre en cours d’activité, la Suunto Race couvre une grosse portion des usages sportifs. Au quotidien, Suunto annonce une autonomie de 26j en mode “montre simple”, et 12 jours en version montre connectée avec le suivi 24/24 de la FC, sommeil, VFC. Un chiffre qui se vérifie à l’utilisation quotidienne.

Écran et dimensions

Côté dimensions, on reste sur un gabarit…visible, avec un boîtier de 49mm de diamètre et 13.6mm d’épaisseur, le tout pour 83g en version inox et 69g pour la version titane. Le look reste très sportif, là où une S9 Peak Pro pourrait passer pour une montre classique. Je trouve le look de cette Race un peu moins réussi que celui de la 9 Peak, le contraste entre la lunette en titane et le boîtier est un peu trop marqué, plus grossier.

On regrette aussi le passage à une fabrication chinoise, alors que Suunto vantait le “made in Finland” avec la minimisation de l’empreinte carbone sur ses précédents modèles. C’était sûrement un compromis à faire pour pouvoir proposer une montre à tarif très concurentiel.

L’écran est toujours tactile, et on gagne une molette cliquable, comme chez Coros, ou Apple, pour interagir dans les menus et lors des activités.

Entraînement/santé

La Suunto Race apporte pas mal de nouveautés logicielles sur le suivi de l'entraînement, que l’on pouvait déjà voir sur l’application SuuntoApp. Charge d'entraînement, récupération, fatigue, qualité du sommeil, suivi de la VFC 24/24, et proposition de séances en fonction de tout ça. Suunto intègre un coach dans sa montre, à l’instar de ce qui existe chez Garmin et Polar depuis quelques temps, et comble donc un peu son retard sur cet aspect.

Le dessous et les capteurs de la Suunto Race

On remarque que la montre n'est désormais plus "made in Finland"

Prix

Difficile de passer à côté d’une des plus grandes surprises de la Suunto Race: son prix. Vendue 449€ (Inox) et 549€ (titane), elle présente un tarif canon sur le segment, en dépit du surcoût souvent apporté par l’afficheur AMOLED.

Le test terrain

En terme de fonctionnement, on reste en terrain connu pour les habitués de Suunto à partir de la 9 Peak. Boutons à droite…et c’est tout !
Grosse nouveauté avec l’apparition d’une molette sur le bouton du milieu, comme les Coros ou l’Apple Watch. On gagne du temps pour naviguer dans les menus, jouer du zoom sur la carte (de 100m à 2km).

Test de la Suunto Race, lancement activité Trail-Running

Au quotidien, je trouve cette molette très efficace. Un coup vers le haut pour accéder aux modes sportifs, un coup vers le bas pour afficher le nouveau menu ainsi que les widgets, en version “aperçu simple”, qui deviennent configurables: on peut modifier leur ordre, ou même leur présence. Suunto assouplit un peu son interface, et c’est tant mieux. Un clic sur un aperçu de widget ouvre sa version complète, plus détaillée. Cela ressemble à ce que l’on connaît chez Garmin, et il faut bien avouer que cela est pratique.

J’apprécie que cette Suunto soit enfin - enfin ! - fluide à utiliser. Les temps de latence que l’on retrouve sur tous les modèles de la marque depuis…l’après Ambit ? ont fini par disparaître, ou presque. On est pas encore au niveau de fluidité d’une Apple Watch, mais la dernière née de Suunto ne souffre plus de la comparaison avec les Garmin ou Coros.

On retrouve des widgets connus (notifications, carte, journal, ressources, sommeil), mais aussi plusieurs nouveautés autour de la gestion de l'entraînement, de la fatigue, et de l’état de forme. Suunto embarque sur la montre les métriques que l'on retrouvait sur la Suunto App depuis quelques temps, avec la charge, la récupération, et l’équilibre des deux afin de nous indiquer un risque de surentraînement, voire de blessure.

Test de la Suunto Race, profil dénivelé après la sortie

La VFC est dorénavant aussi suivie au quotidien, pendant le sommeil, et donne une indication en plus sur la façon dont on assimile l'entraînement, et surtout dont on récupère. C’est riche, assez complet- sans atteindre l’exhaustivité de Garmin ou Polar sur le sujet, tout en restant assez clair, l’un des points forts de Suunto.

Le suivi du sommeil s‘est enrichi en affichant les différentes phases de sommeil, ainsi que les périodes de sieste. En dehors de quelques ratés, souvent sur des firmware particuliers, le suivi m’a semblé plutôt en phase avec mon ressenti, et avec les autres appareils utilisés (une Polar Vantage V3 que je teste également, une Apple Watch). Les aficionados du “quantified self” trouveront donc ici de quoi satisfaire leur besoin de data et de suivi.

Suunto permet aussi de configurer des raccourcis, accessibles par un clic long sur les boutons bas, haut, et un simple clic sur la molette. On gagne donc un accès rapide à trois fonctionnalités de notre choix, un moyen pratique d’accéder aux commandes médias, à la météo, et mettre la montre en sourdine, par exemple.

En activité, cette nouvelle molette m’a moins convaincu. Elle est pour ainsi dire inutile dans les écrans d’activité, en dehors de la carte. On ne peut pas s’en servir pour faire défiler les écrans - il faudra toujours tous les balayer pour revenir sur un écran précédent - , ni pour faire défiler la liste des tours, ou par exemple zoomer sur l’écran courant, comme ce que propose Wahoo sur la Rival. Elle servira au moment de sauver notre activité, mais sa trop grande sensibilité rend la manipulation un peu... irritante. Bref, cela demande encore un peu de réglage.

En dehors de cela, les Suuntoistes ne seront pas dépaysés: rien ne change ou presque. Vous pouvez relire notre test de la Suunto Vertical, c’est identique sur la Race. Plus de 80 modes sportifs sont disponibles, on peut créer nos propres modes, seul moyen de modifier les écrans, (dont le nombre est toujours limité à 4), et affecter jusqu'à deux applications “Suunto Plus” par sport, que l’on retrouvera automatiquement à la sortie suivante.

Test de la Suunto Race, analyse de l'entrainement

La marque finlandaise en a d’ailleurs publié quelques nouvelles, dont certaines que j’ai trouvée assez sympa, comme fused zones: elle prend en compte la FC et la puissance en running pour nous afficher la zone d’effort dans laquelle on se situe, en utilisant la métrique la plus pertinente. Sur une récupération cool où la FC ne sera pas redescendue, mais où l’on sera par exemple à 200W, Fused Zones prendra en compte ce décalage pour afficher la valeur la plus pertinente. Idem au début d’un effort, où la FC met plus de temps à monter alors que l’effort est déjà là: la puissance sera utilisée.

Évidemment, la plus grande nouveauté vient ici de l’écran AMOLED. Et il faut bien avouer que cela change la vie. Et la vue. L’affichage constant s’estompe légèrement pour préserver la batterie, mais l’algo qui détecte le “coup de poignet” pour regarder la montre fonctionne plutôt bien, et booste temporairement la luminosité. Les écrans sont parfaitement lisibles, y compris en plein soleil, la situation la moins favorable à ce type d’écran. De nuit, la montre peut même servir de lampe d’appoint, pour chercher quelque chose dans un sac en camping par exemple sans sortir la frontale ni réveiller tout le monde.

Test de la Suunto Race, synchronisation et suivi de trace GPS / Parcours

La cartographie tire le plus partie de la définition et clarté hors norme de ce type d’écran. Les chemins et lignes de niveau sont parfaitement visibles et permettent de se repérer facilement. Avec cette carto embarquée et l’application Suunto qui permet de tracer et envoyer un parcours en pleine activité à la montre, en s'appuyant par exemple sur les cartes de chaleur, Suunto propose une solution de navigation vraiment robuste, et simple d’accès.

Test de la Suunto Race, suivi de trace sur fond de cartographie

Le guidage pas à pas est toujours de la partie, tout comme l’import de parcours depuis Strava.

On regrette le manque d’évolution de la gestion du dénivelé: on a toujours un unique écran qui affiche le profil total du parcours, donc globalement illisible. Proposer 3 niveaux de zoom dessus serait un premier pas, avant d’essayer de s’aligner sur Climb Pro de Garmin en proposant un équivalent maison.

Côté précision, il y a peu de choses à dire. On est dans le détail quand on compare aux canons du moment (Vertical, Forerunner 965) : avec le GPS double fréquence, les traces sont propres, ne dévient pas même en passant sous une couverture végétale ou en milieu urbain. On verra toujours quelques déviations à la marge, mais cela est principalement dû à la technologie même du GPS. Plus utile que de savoir sur quel trottoir on a couru, cela permet d’avoir une allure instantanée fiable, tout comme la distance.

Test de la Suunto Race, histogramme cardio

Le cardio optique est…passable. Comme à peu près tous les cardio optiques de montres running, selon moi. Parfois cela fonctionne bien, parfois…moins bien. Et cela peut arriver au sein d’une même séance, avec quelques décrochages. Globalement les résultats sont plutôt corrects, mais le passage par une ceinture ou brassard optique comme le Polar Verity Sense ou le récent Coros sera obligatoire pour quiconque désire suivre cette valeur pour son entraînement.

L'Avis RunMag

Suunto a mis les moyens sur cette Race, avec pas mal de nouveautés logicielles sur le suivi de l'entraînement et de la récupération (qui sont maintenant portés sur la Suunto 9 Peak Pro et Suunto Vertical), et surtout un écran AMOLED qui fait toujours son effet “wahou” au départ..et s’avère être très confortable à l’utilisation au quotidien et en activité. La précision GPS est au rendez-vous et conforme à ce que l’on peut attendre d’une montre moderne. L’autonomie réelle ne prête à aucune critique, les chiffres avancés semblent être tenus.

On pourra regretter l’absence de nouveauté du côté du profil altimétrique, et aussi le retournement de Suunto quant à la fabrication finlandaise “vertueuse” et respectueuse de l'environnement sur la Peak Pro et la Vertical, pour proposer une Race made in China. Comme les autres marques finalement. Cela permet de proposer cette montre complète, précise, dotée d’une excellente autonomie (surtout avec l'Amoled) à un tarif canon, puisqu’elle est disponible à 449€ (Inox) et 549€ (titane).

Pour terminer, nous vous suggérons de tester notre comparateur rundeals.fr qui liste (en particulier) les bons plans sur les Suunto Race. RunDeals, un service développé par RunMag !