Présentation générale
- Le modèle propose un très large écran englobant l’ensemble du visage de 58 mm en hauteur et 143 mm en longueur ;
- Les tiges englobant la tête du coureur mesurent 130 mm ;
- Le poids est ultra léger avec 25 grammes sur la balance ;
- 7 coloris et de très nombreuses combinaisons possibles notamment avec les verres ;
- 180 € en entrée de gamme, la facture peut monter jusqu’à 210 €.

Le modèle testé est le coloris « cerise glacée mate » (frozen cherry matte) : une fois en main, on pense plutôt à un bordeaux très rosé, ce qui se confirmera en pleine lumière lors des tests extérieurs. Il est d’ailleurs intéressant qu’à l’image des verres photochromiques utilisés lors de ce test, la couleur disposée sur les branches, et sur le repose nez, semble assez variable et avoir plusieurs tons en fonction de son exposition à la lumière.
La structure de la lunette vise à laisser la part belle à un large écran, seulement interrompu par un repose nez qui semble assez imposant visuellement. Ce dernier est organisé en deux temps : Rudy Project a disposé un support « dur » de la couleur des branches sur la partie ouverte sur l’extérieur, et un deuxième bloc plus important vers la partie interne avec une matière anti dérapante noire.
Pour le verre en tant que tel, nous avons choisi de tester lors de ce test, des verres photochromiques avec la technologie « Impact X » : censé être incassable, la marque fait la promesse d’une adaptation constante aux conditions lumineuses en variant entre la catégorie 1 et 3 de protection et une capacité à bien se protéger des UV. La marque Italienne propose un autre modèle de verre, « Polar 3 FX », polarisant, permettant de réduire l’éblouissement et de renforcer le contraste des couleurs. Par ailleurs, Rudy Project propose également une possibilité d’intégrer des corrections optiques, permettant ainsi d’allier performance et confort. A noter qu’il y a deux petites inscriptions sur le verre : le nom du verre (ImpactX 2 red) et au milieu du verre on a un petit logo avec trois traits transverses.

Au niveau des branches, Rudy Project propose une conception en trois temps :
- Une première partie « large », au plus proche du verre, permettant d’indiquer à gauche et à droite le nom de la marque « RUDY » en lettre blanche de façon lisible et « Project » juste en dessous en beaucoup plus petit dans la couleur de la branche (donc pratiquement invisible) ;
- Une seconde partie aérée, permettant de donner un style élancé, voire aérodynamique à la paire ;
- Une dernière partie doublée avec une matière antidérapante pour accrocher le crâne de l’usager et place idéalement la paire de lunettes.
Enfin, il convient de noter que sur l’intérieur des branches, on retrouve le nom du produit, le « made in Italy » et les références techniques et CE du produit.
Le test
Lorsqu’on enfile les lunettes, nous sommes tout de suite marqués par la légèreté du modèle. La Astral Sphère se fait oublier de ce côté-là, tout comme au niveau du repose nez qui épouse parfaitement la forme attendue. Dans les autres points positifs, la vue périphérique du verre, sans « aucune » monture, en particulier en haut du verre, est véritablement impressionnante : ça nous donne un champ de vision complet.

Les branches permettent de bien caler le modèle, mais je suis légèrement perturbé par la longueur des branches qui, si elles permettent de bien serrer au-dessus des oreilles, débordent derrière dans le vide : il s’agit peut-être de s’adapter à des crânes plus importants ? Cependant, cette particularité de la conception a un impact lorsqu’on porte des casquettes : autant sans, ce détail n’apporte aucune conséquence, autant avec une casquette, les deux éléments entrent « en conflit » et les lunettes trouvent moins bien leur place sur nous.
Dans le rapport d’étonnement, je trouve que le niveau supérieur du verre est vraiment très proche du front : il ne frotte pas contre le front mais il ne doit y avoir qu’un ou deux millimètres d’écart. Le test dynamique permettra d’apporter quelques enseignements sur cette conception.
Le test dynamique nous a permis de tester plusieurs paramètres (légèreté de la paire, stabilité sur le nez en pratiquant plusieurs terrains, la qualité des verres photochromiques, gestion de la sueur).
Tout d’abord, on peut confirmer que les Astra Sphère sont très agréables à porter : elles se font complètement oublier. Elles sont plutôt indiquées pour le trail running : en explorant le site internet de la marque, je n’ai pas trouvé la différenciation sur ce point par rapport à d’autres paires plutôt indiquées pour le running en tant que tel. Le repose nez est de très bonne qualité et contribue de fait à stabiliser la paire, tout autant que la légère pression sur les branches permettant d’ajuster le modèle sur le sujet.
Les verres photochromiques sont très réussis : on voit bien les différentes teintes se mettre en place au fur et à mesure de l’évolution des conditions lumineuses. En revanche, il convient de noter que le verre donne une légère vision déformée des couleurs, un peu rosée, qui peut être perturbante après quelques heures avec les verres vissées sur le nez.

Enfin, deux points qui me semblent assez négatifs :
Le bout trop long des branches ne permet pas une cohabitation efficace avec les casquettes et rend le calage des deux plus compliqué, en particulier lorsqu’on a une casquette à l’envers ;
La conception du verre pose certaines questions. Si la vision sphérique est un vrai plus de ce modèle, il me semble en revanche trop proche du front. Sa proximité avec une surface assez facilement en sueur chez le coureur, déclenche une forte condensation, avec une barre de sueur en haut du verre. Dès que la condensation devient trop importante, des gouttes glissent le long du verre du haut vers le bas, ce qui, pour le coup, rend la vision périphérique un peu moins efficace. Nous avons testé la mise en place d’un bandeau sur le front, qui n’a pas franchement résolu le problème. En revanche, il convient de noter qu’une fois la sueur « régulée » (dans mon cas, autours d’une heure sur une sortie classique et donc hors sortie tempo), ce problème devient moins critique.
En étudiant la concurrence sur des lunettes à conception sphérique, il conviendrait de s’interroger sur l’opportunité de rajouter un morceau plus dur sur le haut du verre pour, peut être, faire un tampon entre le verre et le front générant de la condensation.

L'avis RunMag
Rudy Project signe une belle paire de lunettes sur la base de ses expériences en matière de performance dans le sport. Avec une approche respectueuse de l’environnement, tant dans le choix des produits que de ses processus de productions, ou encore le choix de matériaux durables (ex. : monture avec la technologie « Risan Clear » sur la base d’huile de ricin garantie sans BPA tout en apporter la légèreté, la flexibilité et la résistance attendue), la marque Italienne propose un modèle adaptable sur plusieurs paramètres. Cependant, le choix de conception autour du verre peut interroger (condensation en haut), même s’il apporte une vision sans pareil aux coureurs. Avec un prix positionné dans la moyenne basse par rapport aux marques véritablement concurrente, il s’agit tout de même d’un beau rapport qualité/prix pour ce produit « made in Italy ».