Hoka a sorti une nouvelle version de sa gamme Mach X avec la Mach X2 : plus qu’un simple toilettage, il s’agit d’une véritable évolution sur différents points (semelle, tige, plaque PEBAX,…) permettant de proposer aux coureurs un produit orienté performance et vitesse. Sans aller sur les caractéristiques (et les prix) des chaussures à plaque carbone, ce modèle permet aux coureurs aguerris d’aller chercher des chronos, dans une certaine dose de confort.

Quelques chiffres
- 239 grammes sur la balance : On se positionne entre la très légère Hoka Cielo X1 2.0, et la Clifton 9), des chaussures que RunMag a également testées.
- Un drop léger de 5 mm mais une sensation de hauteur (de 44 mm à 39 mm) avec un gros coussin sous les pieds ;
- Une version homme avec 3 coloris et une version femme avec 4 coloris : la marque propose des gammes de couleurs soit sobres (ex. : le modèle bleu), soit plus « criardes ». Dans notre test, nous avons reçu la version rose saumonée avec une bande de bleu ;

Enfin, le prix reste dans la norme pour ce genre de produit : 190 euros, c’est 30 à 40 euros de plus qu’une chaussure de running de route « classique », mais la marque propose un produit vraiment différent (et c’est 85 euros de moins qu’une chaussure à plaque carbone chez Hoka). Par rapport à la concurrence, ce produit de performance « intermédiaire » propose un compromis intéressant.

Le test

Au-delà de la couleur, propre au modèle testé, c’est le mesh qui attire l’œil. La tige semble hyper respirante, au point où le doigt peut apparaître lorsqu’on le passe sous le mesh. Techniquement, Hoka a remplacé son ancienne tige Jacquard de la Mach X par un nouveau mesh « minimaliste » et hyper respirant. Le mesh est renforcé à deux endroits de la chaussure : au niveau de l’avant-pied, Hoka a disposé une légère bande de renforcement pour protéger les orteils de tout choc.

À l’arrière, au niveau du talon, Hoka a proposé une forme de talon assez spéciale : à la fois molle, ce qui impacte notre capacité à nous chausser (l’arrière de la chaussure s’affaisse lorsqu’on met son pied dedans), et avec une tige assez haute, se finissant par une bande souple (inutile ?) au niveau du talon, cette forme ne fait clairement pas l’unanimité. À l’intérieur, Hoka a moulé deux bandes de mousse sur les parois latérales pour caler au mieux le pied. Pour finir sur le chausson, on remarquera une languette là aussi « minimaliste », ne permettant pas de bien ajuster le placement du pied. Les lacets sont standards.

Le travail sur la semelle est hyper intéressant avec un mélange de deux technos complémentaires. Une mousse intermédiaire PEBA plutôt molle permettant d’apporter un amorti et un confort de course, et une mousse EVA plus ferme permettant d’apporter de la stabilité au chausson. On notera aussi la présence d'une plaque en PEBAX (qui n’est pas une plaque carbone) qui est répartie sur l’ensemble de la chaussure et permet d’apporter le dynamisme caractéristique de la chaussure.

Enfin, en dessous de la mousse EVA, sous la semelle, Hoka a disposé 4 pièces en caoutchouc pour permettre aux coureurs d’avoir de l’accroche (et un peu de durabilité pour la chaussure). Sur ce point, il convient de noter que la chaussure possède de profondes rainures et que les morceaux de caoutchouc sont disjoints et ne couvrent pas l’ensemble de la semelle.

Par ailleurs, Hoka a conçu sa semelle avec une technologie « active foot frame » permettant de favoriser la bascule vers l’avant. À l’arrière, on a aussi une forme relevée avec un mélange visuel des mousses. Enfin, la marque a laissé quelques marqueurs permettant de rendre visible « Hoka » sur les parois externes des chaussures, ainsi que sur la languette et le nom du modèle sur le talon.

Comme indiqué précédemment lors de l’aspect visuel, le premier sujet est le placement du pied dans ce chausson « souple ». On a une désagréable impression de devoir forcer pour rentrer le pied et de ne pas avoir trouvé la chaussure à la bonne taille, c’est donc assez perturbant. Une fois qu’on a réussi à rentrer le pied, on a une réelle sensation de hauteur tout en ressentant une certaine mollesse dans la semelle (mousse PEBA). Au niveau du chausson, le pied trouve bien sa place finalement entre la forme du mesh, la languette et les lacets.

Le véritable sujet, c’est le talon pour de nombreux coureurs et à titre personnel. En effet, au-delà d’avoir une difficulté à rentrer son pied, on ressent un léger frottement à deux endroits :
- À la fois au niveau des renforcements latéraux qui semblent moins caler le talon que créer un frottement inutile. On dirait que les renforcements ne sont pas suffisants pour générer suffisamment de stabilité au niveau du talon ;
- Par ailleurs, on a aussi une petite bande molle qui remonte sur le talon et qui n’apporte « rien » à part frotter le talon du coureur : cette bande n’apporte aucun maintien, ni aucun aspect visuel, je ne comprends pas l’objectif de la marque.
Pour anticiper le problème, il est conseillé de procéder à une préparation du talon avec une crème hydratante au cas où.
Testée en prépa du Marathon de Paris

Testée pendant presque un mois, avec notamment le marathon de Paris, la Mach X2 a été utilisée dans différentes configurations de route (footing, piste, semi, marathon,…). Le premier point essentiel, c’est son confort qui peut être surprenant : assez réticent sur la conception minimaliste de la tige et sur la forme du talon (ressenti de frottement assez important à la marche), ce chausson se fait complètement oublier pendant la course et on se concentre davantage sur ses qualités techniques et son dynamisme. Mon pied ayant tendance à légèrement gonfler pendant la course, je pense qu’il a pu davantage trouver sa place par rapport à la marche.

Ensuite, au niveau de la conception de la semelle, je trouve qu’on ressent bien la courbure (active foot frame) permettant de favoriser un mouvement vers l’avant : la chaussure ne vous fera pas courir plus vite, mais elle a une sorte de capacité entraînante pour engager davantage votre foulée. La semelle extérieure accroche bien et permet, avec la stabilité de la mousse EVA, d’avoir toute confiance dans le déroulé de votre foulée. En revanche, je note un point d’attention sur les profondes rainures de la semelle extérieure, qui peuvent laisser certains cailloux se coincer si on emprunte un chemin moins goudronné.

Orientée compétition et chrono ?
Compétition, oui assurément : sur des distances route de type semi-marathon ou marathon, cette chaussure peut apporter plaisir et performance, comme lors de mon expérience sur le marathon de Paris que j’ai pu courir avec beaucoup de plaisir et sans me soucier de mes chaussures. Chrono, je suis moins sûr. Certes, la chaussure est moins rigide qu’une chaussure à plaque carbone mais elle ne renvoie pas de fait la même énergie. Dans la recherche de « toujours plus », la Mach X2 est une chaussure de performance « intermédiaire plus » et je m’attendais probablement à plus, vu le marketing déployé par Hoka sur cette gamme. J’ai une petite déception sur ce sujet.

L'avis RunMag
Avec la Mach X 2, Hoka propose un modèle étonnant : orienté performance, à un prix plus qu’abordable dans un marché qui dépasse régulièrement 250 à 300 euros. Sur cette gamme de caractéristiques, la Mach X2 permet aussi de courir en combinant de la stabilité et du confort. Certains coureurs soulignent son talon peu commun et son manque de durabilité au niveau du mesh (pas constaté sur presque un mois de test) : comme tout modèle de chaussure, il faudra les essayer pour le talon avant d’acheter. En tout cas, c’est une bonne surprise de test avec un rapport qualité/prix que je trouve intéressant. Utile pour l’entraînement du quotidien et les compétitions nécessitant de la rapidité, il s’agit d’une chaussure polyvalente pour coureurs avertis.