Le test des Arc’teryx Norvan LD 4 : maintien, confort, dynamisme, tout est bon !

Arc’teryx est une marque canadienne positionnée sur des modèles plutôt haut de gamme, qui se différencie par une approche globalement épurée : à la fois en termes de gamme, simple, lisible, que de design, toujours discret et plutôt classe, loin de l’aspect sportif que l’on rencontre plus souvent. Faisant partie du même groupe que Salomon, la marque de Vancouver s’est progressivement émancipée pour proposer des designs et technologies propres. Les Norvan LD4 sont leur dernier modèle, le plus polyvalent, plutôt destiné aux longues distances, voici ce qu'on en pense !

Norvan, comme North Vancouver, soit le lieu d’origine de la marque, en bordure de la chaîne côtière canadienne qui remonte jusqu’au Yukon – plus en vue depuis qu’un certain Mathieu Blanchard y a récemment couru une course particulièrement engagée. Cela permet de mieux cerner l’environnement de travail des ingénieurs de la marque, qui ont à disposition un terrain idéal pour tester leurs chaussures ainsi que leur gamme de vêtements outdoor.

Les Arcteryx Norvan LD 4

La LD4, Long Distance, en version 4, se veut le modèle polyvalent, bon à tout faire, avec un amorti à même d’accompagner le coureur sur de longues distances.

Caractéristiques techniques

Le poids est de 300 g tout rond, en 44,5. C’est dans la norme des chaussures d’ultra, d’autant que la Norvan propose une empeigne soignée, qualitative, qui semble résistante.

Arcteryx Norvan LD 4 de profil

La tige est réalisée en deux matières différentes, sans PFAS, et d’apparence très simple. On ne trouve pas de renforts ou d’inserts comme sur la plupart des chaussures de trail, la sobriété est ici de mise. On apprécie le résultat final, qui sera aussi à l’aise en ville que sur les sentiers, surtout dans ce coloris “Canvas”, proche des Pataugas (c’est français !).

La languette montre un certain travail réalisé par les équipes canadiennes. Elle est conçue “en gousset”, donc rattachée à la base de l’empeigne par des bandes élastiques, et utilise un tissu très extensible, rembourrée sur sa ligne médiane pour limiter toute pression des lacets.

On peut, et on doit, largement tirer dessus pour la positionner correctement sur les côtés du pied, mais surtout à l’avant, où elle a une légère tendance à se tasser à l’enfilage. Une fois ce détail réglé, elle apporte un confort indéniable, et une excellente adaptabilité du chaussant aux différentes formes de pied, un peu comme un soufflet.
Elle est munie d’une poche à lacets, plutôt bien pensée. D’apparence étroite, on peut sans souci y bourrer les lacets : ceux-ci ne se dénoueront pas, ni ne s’accrocheront aux ronces. C’est une bonne idée.

Arcteryx Norvan LD 4 de 3/4 arrière

Le talon est un peu plus structuré, avec une coque rigide, mais bien rembourrée, et un fit qui pourra sembler un peu lâche à ceux qui préfèrent être harnachés dans leurs chaussures. Il est souligné par un insert extérieur réfléchissant, un gage de visibilité pour les passages sur route lors des sorties nocturnes. La zone de jonction entre la semelle intermédiaire et la tige est renforcée de larges bandes en TPU afin d’apporter du maintien au pied, dans un chaussant au volume général plutôt important. Cette même bande forme le pare-pierres, de façon assez classique.

Arcteryx Norvan LD 4 de 3/4 avant

Arc’teryx annonce une semelle intermédiaire de 25 mm d’épaisseur au talon et 19 mm à l’avant. Cela semble peu visuellement, et en mesurant l’épaisseur totale (depuis les crampons jusqu’à la semelle de propreté), on obtient plutôt 34 mm au talon, soit une épaisseur raisonnable pour assurer suffisamment d’amorti sur de longues distances, sans exagération : on reste dans un compromis affiché de confort, de stabilité en conservant de l’agilité.

Arcteryx Norvan LD 4, la semelle vibram

La semelle présente des crampons que l’on jugera “polyvalents” : ils seront très à l’aise sur le sec, ou les terrains meubles, grâce à leur espacement et leur hauteur de 4 mm, mais manqueront bien sûr de mordant pour les sentiers les plus boueux. C'est un compromis classique.

Le dessin est proche de ce que l’on connaît chez Salomon, sur leurs modèles à tout faire comme les Sense Ride 5, ou les S/LAB Genesis désormais : on retrouve des blocs de forme parallélépipédique, d’orientation différente afin d’avoir de l’accroche quel que soit le terrain. Réalisée en Vibram Megagrip Litebase, l’adhérence et la durabilité devraient être au rendez-vous : le matériau est connu et éprouvé désormais, et reste l’un des meilleurs disponibles.

Preview des Arcteryx Norvan LD 4

Le test des Arc’teryx Norvan LD  4

Bien que cela ne change rien à la performance, chausser un modèle qui “a de la gueule” comme cette Norvan est agréable, et a sûrement un impact psychologique. Surtout quand la bonne impression visuelle s’accompagne d’un excellent confort chaussures aux pieds. Le pied se positionne facilement dans la LD4, l’encolure est modérément rembourrée, juste ce qu’il faut pour que cela soit confortable, sans épaisseur en excès.

Le test de la Arcteryx Norvan LD 4

On prendra un peu de soin à bien tirer sur la languette, qui, si elle reste bien centrée, a tendance à faire des plis à sa base. Le laçage est facile, les lacets, lisses, coulissent bien dans les œillets renforcés par une bande en TPU, qui apporte de la structure sur le dessus de la Norvan.

Ils jouent bien leur rôle en venant ramener la tige contre le pied, et cela met en avant un des points d’attention à avoir avec la LD4 : le chaussant est volumineux, et un peu long. Cela n’affecte pas le maintien, mais si l’on a un pied assez fin, ou que l’on s’oriente vers des terrains plus techniques ou des distances moins longues, il pourra être intéressant d’essayer une demi-pointure en moins que sa taille habituelle.

Le test des Arcteryx Norvan LD 4 - languette

Dans un contexte de trail long, où le confort est prépondérant, conserver sa taille habituelle permettra au pied d’avoir un peu plus d’espace, sans compromettre le maintien, ni la stabilité. La pochette de rangement des lacets est vraiment bien réalisée, avec le minimum de volume nécessaire pour ranger le tout.

En statique, on remarque que le pied, pourtant bien maintenu, garde un peu de latitude pour légèrement bouger, sans pour autant sortir de la chaussure. Cela semble intéressant pour garder un peu de contrôle, et laisser le pied s’adapter un peu au relief. On ne demandera pas ce genre de qualité à une chaussure de skyrunning, mais pour la cible de la Norvan LD4, cela semble être une bonne approche

Le test de la Arcteryx Norvan LD 4

Pour une chaussure typée longue distance, avec des marqueurs propres à ce domaine, la Norvan LD4 reste très agile, et ne cède pas à la mode récente des mousses avec beaucoup de rebond, voire un peu molles.
On reste ici dans un confort ferme, très sécurisant : on est protégé du terrain mais pas déconnecté, et le modèle conserve du dynamisme. Si bien que l’on pourra sans trop de souci aborder aussi bien des parties roulantes que des passages plus techniques, demandant un peu de précision et de contrôle dans les poses de pied.
Les mousses utilisées sont peut-être classiques, mais le résultat parle de lui-même : l’ensemble fonctionne très bien.

Le test de la Arcteryx Norvan LD 4

La stabilité est de fait plutôt bonne. Une mousse qui ne se déforme pas trop, une plateforme de bonne largeur, et un pied bien maintenu : tous les éléments sont présents, et cela se sent sur le terrain. La LD4 est sécurisante, et devient du coup plutôt reposante : il n’est pas nécessaire de faire trop attention dans les passages moins roulants, et la légère liberté donnée au pied dans le chaussant permet de subtilement compenser le terrain sans risquer que la chaussure ne “décroche” d’un coup.

Dans les bosses les plus pentues, on peut sentir le talon se soulever légèrement, mais cela tient aussi du laçage. En utilisant le dernier œillet, ce qui ferme un peu plus l’encolure, ce phénomène disparaît. Libre à chacun d’adapter en fonction de ses préférences, ou du profil de la course.

Le test de la Arcteryx Norvan LD 4

Enfin, la semelle externe s’avère excellente. L’adhérence est, sans surprise, de tout premier ordre grâce à la gomme Vibram, qui semble ici un peu plus molle que sur d’autres modèles (on pense à la Nnormal Kjerag, qui “claque” pas mal sur les parties goudronnées ou très sèches), mais cela peut aussi être dû à la hauteur des crampons de 4 mm. À voir dans le temps. Leur espacement relatif permet un peu d’évacuation dans les conditions légèrement humides, mais on retient surtout leur forme, qui permet une bonne accroche multidirectionnelle, très sécurisante dans les dévers.
La surface de contact assez importante permet d’augmenter encore un peu l’adhérence sur la roche. On retrouve donc, là encore, une belle polyvalence, avec une semelle efficace dans un large spectre de conditions.

Test de l'accroche des Arcteryx Norvan LD 4

L'avis RunMag

Présentées sans mise en avant excessive de nouvelles mousses, plaques ou autres technologies en vogue, les Norvan LD4 s’avèrent être d’excellentes chaussures de trail, d’apparence simple, mais très bien conçues.
Clairement pensées pour les longues distances, de par leur volume, la place à l’avant du pied, et le confort général, elles conservent un dynamisme intéressant, si bien que l’on peut facilement s’amuser sur des sorties courtes et rythmées, sans subir la chaussure. En considérant leur style, la mise en œuvre des matériaux, et le prix finalement assez raisonnable pour ses qualités, Arc’teryx tient dans sa gamme un excellent modèle, bon à tout faire, en se distinguant un peu des mastodontes du marché.

On a aimé

  • Le style
  • Le maintien, la stabilité
  • Le compromis confort/dynamisme
  • Le rapport qualité/prix

On a moins aimé

  • Taillent un peu grand
  • Les scrupules à salir le magnifique coloris “Pataugas”