J’ai récemment pu récupérer à bon prix cette Nike UltraFly, et, après quelques sorties sur mes sentiers d'hiver un peu plus bas vers Fontcouverte, j'ai enfin un avis sur cette chaussure. Il y a encore assez peu de temps, je connaissais moyennement les modèles de trail de chez Nike. J'ai corrigé le tir en testant récemment la Pegasus Trail 5 et la Zegama 2. La Nike UltraFly commence à dater, mieux vaut tard que jamais, mais ça me donnera un avis général sur les chaussures de trail Nike en attendant la sortie de la Nike UltraFly 2 (si elle sort).

Les infos techniques rapidement
- Poids : annoncé à 249 grammes par la marque,
- Drop : 8.5 mm, ça c'est difficile à mesurer précisément, encore plus pour les 0.5 mm qui les séparent des 9 mm :)
- La tige : l'empeigne reprend la dénomination de VaporWeave, comme sur les premières Nike Vaporfly. Il s'agit d'un tissu typé nylon assez fin mais qui semble visuellement résistant.
- Semelle Vibram, mais avec des crampons assez peu marqué

La mousse est affublée d'un ZoomX qui n'est probablement pas le même sur les modèles route à plaque carbone, même si l'UltraFly est bien équipée d'une plaque. On ne la voit pas, elle n'est pas apparente, il faut la protéger de la caillasse, mais elle est bien là, tapie sur la mousse :)

Le test de la Nike UltraFly
Dès le déballage, on constate que la semelle, même si elle reprend la technologie ZoomX, offre une texture un peu plus rugueuse que celle des chaussures carbone/route de la marque, comme si le PEBA était recouvert d'une gangue de protection, une sorte de maille qui le protège de l'extérieur. Étonnant.

Ce qui m’a surpris, c’est la manière dont la gomme s’enfonce dans la mousse de la semelle – presque comme s’il y avait du « vide » à l’intérieur – conférant à l’ensemble un comportement surprenant dès les premiers pas : l'ensemble de la chaussure est plutôt rigide/ferme dans le sens de la foulée, pour autant le contact au sol est presque collant du fait de cette mousse qui s'enfonce. Surtout au talon.

Côté fit, la chaussure se distingue par un avant-pied très large et une languette légèrement rembourrée, ce qui est idéal pour ceux qui ont un pied un peu fort. J’ai particulièrement apprécié le deuxième laçage à l’arrière, qui offre une stabilité remarquable et empêche le pied de bouger latéralement – une qualité non négligeable, surtout quand on se retrouve sur des terrains techniques.

Un des points techniques forts de cette chaussure réside dans sa plaque carbone intégrée. Je vous l’accorde, on s’attend à une rigidité marquée dans ce type de produit, et c’est à peu près ce que l’on ressent sous le pied. Le stack est assez faible, avec un drop de 9 mm – un chiffre bien au-dessus des standards actuels qui se situent plutôt autour de 4 à 8 mm en trail. Malgré ce stack modeste par rapport à ce que propose la concurrence, la mousse reste étonnamment molle, sans pour autant que la chaussure soit instable. Au contraire. La Nike UltraFly est très saine sur les terrains techniques, dans les dévers. Je pense que la plaque aide à stabiliser l'ensemble, sans que la chaussure perde le contact au sol comme sur une adidas Terrex Agravic Speed Ultra, ou une NB SuperComp Trail, voire une Hoka Tecton X3.

La Nike Ultra Fly n'est par contre pas la chaussure la plus à l'aise dans la boue. La semelle Vibram, quoique classique et polyvalente, ne m’a pas convaincu dans le gras ou le glissant. Quelques crampons, certes, mais leur profondeur de seulement 3 mm limite leur efficacité dans la terre molle. Elle est par contre tout à fait convaincante sur le sec, dans la caillasse, même si elle n'est pas très protectrice. Attention aux orteils. Pas d'avis sur la durabilité, à défaut d'avoir couru 400 km avec.
Un rapport qualité-prix plutôt moyen, 250€ ça se rattrape difficilement

À 250 €, la Nike Ultra Fly se positionne dans une gamme de prix élevée, justifiée par la présence de la plaque carbone et d'une couche ZoomX en particulier. Cependant, je me demande parfois si l’investissement est réellement rentable, surtout quand on sait que d’autres modèles – plus abordables – proposent des sensations finalement comparables (Hoka Torrent 4, Brooks Catamount 4 par exemple). Peut-être est-ce un cas de « niche » où seuls les fanboys Nike s'y retrouveront, ou ceux qui n'ont pas trop de limites budgétaires.
En conclusion
Après plusieurs essais sur différents terrains, je trouve que la Nike UltraFly est une chaussure de trail intéressante, plutôt plaisante, et loin de ce que j'ai pu en lire ailleurs sur le net. Elle se distingue par son avant large, sa plaque carbone qui apporte stabilité et sa mousse étonnante qui garde un bon compromis entre finesse et amorti. Le seul point qui pourrait freiner certains est son prix élevé, qui ne semble pas justifié, surtout si l’on compare avec d’autres modèles plus économiques.
Pour terminer, nous vous suggérons de tester notre comparateur rundeals.fr qui liste (en particulier) les bons plans sur les Nike UltraFly. RunDeals, un service développé par RunMag !