Le test détaillé des Adidas Boston 11 - Un confort (très) ferme

La Boston a toujours été le modèle de course à tout faire chez Adidas: légère, mais amortie, dynamique, mais suffisamment confortable pour courir un marathon, c’était vraiment un bon compromis. L’an dernier, la version 10 (notre test) faisait table rase du passé et proposait une chaussure avec un stack énorme, des tiges Energy Rods inspirées des modèles de compétition Adios Pro (en composite ici) ainsi qu’un mix entre la mousse Lightstrike Pro, légère et réactive, et la Lightstrike, plus classique, plus ferme, et stable. Cette nouvelle mouture ressemble fortement à la Boston 10, et la nouveauté vient surtout de l’empeigne.

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Les caractéristiques

Après l’embonpoint pris par la version 10, cette nouvelle édition gagne quelques grammes mais affiche tout de même 325g en 44 ⅔. L’épaisseur généreuse de la semelle (39.5m au talon, drop de 8mm) y est pour beaucoup, mais d’autres modèles aussi amortis arrivent à s’approcher des 300g.

Les Adidas Adizero Boston 11

Au-dessus de la traditionnelle semelle Continental, on retrouve une première couche de mousse Lightstrike, assez ferme, plus fine à l’avant qu’au talon. Elle est chapeautée par une couche de Lightstrike Pro en proportions inverses : l’avant-pied aura donc plus de répondant, de rebond.

Des tiges EnergyRods (qu'on aperçoit en rouge sur la photo ci-dessous) apportent à la fois de la stabilité mais aussi de la propulsion. Cela rend toutefois la semelle assez rigide.

Adidas Adizero Boston 11, semelle contact Continental

C’est d’ailleurs une caractéristique qui revient beaucoup avec ces Boston 11 : la chaussure est rigide, ferme. Là où Nike a plutôt apporté du moelleux sur sa concurrente désignée, la Zoom Fly 5 (notre test), Adidas semble avoir encore raffermi la Boston.

La tige a été revue par rapport à la version 10, elle est maintenant plus légère, plus aérée. Ceux qui en étaient restés aux Boston d’antan (jusqu’à la 9) trouveront aussi un chaussant plus accueillant. On reste toujours dans un fit orienté vers la performance, mais l’avant-pied est, par exemple, beaucoup plus large et confortable.

Les adidas Adizero Boston 11

L’aspect extérieur

Les chaussures Adidas ont toujours un aspect joliment rétro, surtout dans la gamme des Boston et Adios, et cette Boston 11 ne déroge pas à la règle, surtout dans cette livrée spéciale pour le marathon de Berlin. Le mesh noir est très fin, et utilise un matériau qui fait penser à du nylon. C’est léger, résistant, mais pas très doux ni flexible, surtout au départ. Cela s’améliore après quelques kilomètres.

Adidas Adizero Boston 11, 3/4 arrière et le talon

Principalement disposé en deux couches très fines, le tissu est très respirant et sèche vite. Les chaussures ne se gorgent pas d’eau quand on court sous la pluie. Les inserts servent comme d’habitude à afficher les trois bandes tout en apportant un peu de renfort au milieu du pied, élément important d’une chaussure si haute perchée.

La languette est fine, et est tenue par deux bandes latérales : elle ne bouge pas, enveloppe bien le pied et protège efficacement de la pression des lacets grâce à un rembourrage central.

Adidas Adizero Boston 11,  édition Berlin 2022

Le talon est rigide, assez fin, mais pas inconfortable grâce à une petite couche de mousse autour du tendon et sur les points de contact. On retrouve le petit revers en tissu dont l’utilité nous échappe toujours. Pas assez long pour aider au chaussage… on le laissera rabattu - ou pas ! - en fonction de l’humeur sans que cela change grand chose.

Les lacets sont très simples, pas élastiques, ni ultra-fin, ni texturés mais… ils tiennent parfaitement. C’est tout ce qu’on leur demande, mais c’est pourtant un défaut qu'il arrive encore de retrouver sur le marché.

Zoom sur la tige des Adidas Adizero Boston 11

La semelle externe reprend le même dessin que la saison passée, avec une large couverture de gomme Continental, des rainures pour limiter un peu la rigidité déjà bien élevée et gagner du poids. Peu de souci à se faire sur l’accroche et la durée de vie, la formule est éprouvée depuis de nombreuses années maintenant.

Le test !

Impressions visuelles - sensations en statique

Le style est une affaire de goût. Disons que les Boston 11 dans ce coloris font très rétro, sans toutefois être de mauvais goût. Elles sont sobres, les quelques couleurs apportant un peu de pep’s.

Adidas Adizero Boston 11 / vue de côté

Un look sobre et rétro

Le confort est supérieur aux anciennes Boston. Ce n’est pas un chausson, l’empeigne, à l’instar de la semelle, offre un ensemble un peu rigide. Enfiler la chaussure n’est pas chose aisée, la faute à un collier de pied aux dimensions ajustées, et au talon rigide. Une fois chaussée, cette première impression un peu rustre s’estompe. Le confort est bon, le pied est bien maintenu, et on peut facilement ajuster le laçage de bas en haut sans que celui-ci ne bouge trop : les lacets restent bien en place dans les œillets.

Adidas Adizero Boston 11 avant le test

Le pied est bien maintenu

Les premiers pas confirment l’absence de flexibilité de la chaussure, ainsi que la fermeté de la semelle. On a l’étrange sensation de marcher sur de très hauts blocs de bois, avec une bascule sur l’avant assez discrète. C’est déroutant, la mousse ne semble pas offrir un gros retour d’énergie.

Direction la route pour voir comment se comporte la Boston en mouvement.

Le test terrain

Une fois en course, pas de surprise, la fermeté de l’amorti est toujours présente. La chaussure ne “tape” pas, mais la mousse ne se compresse que très peu: on ressent bien chaque foulée, alors que l’on a près de 4 cm de semelle sous les pieds.

Le test des Adidas Adizero Boston 11

Néanmoins la rigidité en flexion se fait moins sentir, et l’effet de propulsion est bien présent. On ne rebondit pas comme sur d’autres modèles de compétition, mais la combinaison des tiges en composite et de la double couche de mousse joue bien son rôle de ce côté-là.

Les allures en footing ne sont pas les plus agréables : avec peu d’engagement, sur une chaussure rigide comme la Boston, on a un peu l’impression de se heurter à un bloc. Le profil est assez peu incurvé, si bien que l’on n’a pas de phénomène de bascule pour faciliter la foulée.

Il faudra s'employer pour tirer parti de la Boston 11. Cela rend les Adidas assez peu accessibles, que ce soit aux novices, qui risquent de subir la chaussure sans profiter de ses qualités, ou même aux coureurs aguerris qui peuvent chercher un modèle plus confortable lors des allures moins soutenues, ou au moins plus polyvalent.

Le test des Adidas Adizero Boston 11

Avec une mousse assez peu réactive, et son poids assez important, la Boston 11 ne sera pas non plus à son aise sur les séances rapides, ou sur les changements de rythme. Elle sera idéale sur les longues séances avec des séquences, où l'on voudra intégrer quelques passages un peu plus rapides, autour des allures marathon ou semi-marathon.

Une fois l’usage bien cerné, la Boston 11 permet d’enchainer les kilomètres avec une bonne protection des chocs, et conviendra aux coureurs préférant un confort ferme et beaucoup de stabilité. Sur les sorties plus longues, cette fermeté ne se fait pas subir outre mesure.

On ne retrouve pas la sensation de propulsion propre aux autres chaussures carbone, même celles orientées entraînement comme les Nike Zoom Fly 5. Après quelques dizaines de kilomètres, la semelle gagne un peu de souplesse et devient un peu plus tolérante, mais le changement est à la marge et le caractère de la Boston reste le même.

Adidas Adizero Boston 11 avant le test

L'avis Run Mag

Cette simple mise à jour de la Boston 10 n’apporte que peu de changements à une chaussure qui avait été littéralement réinventée l’an dernier. Un peu plus légère, elle perd en polyvalence par rapport aux anciennes versions. La Boston 11 se veut être une chaussure d'entraînement performante avec ses tiges en composite, en utilisant la super mousse d’Adidas, mais est à notre sens assez peu accessible. Elle sera à son aise sur les allures un peu soutenues, mais reste assez exigeante : elle convient le mieux aux coureurs aguerris qui cherchent une chaussure résistante, durable, stable pour assurer le gros du kilométrage d’une préparation marathon, par exemple. Pour une course, on pourra s’orienter vers un modèle plus léger, et peut-être un peu plus moelleux.

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