Avant d'aller plus loin, nous en profitons pour annoncer le lancement de notre comparateur rundeals.fr qui liste (en particulier) les bons plans sur les Adidas Adizero Takumi Sen. RunDeals, un service développé par RunMag !
Comme le reste de la gamme Adizero, la Takumi a connu sa mue il y a 2 ans, passant d’une véritable racing flat, une chaussure à l’amorti minimal, flexible, cherchant la légèreté et le dynamisme au mépris du confort, à une version actualisée, grâce aux mousses récentes et plaques de carbone - ou tiges chez la marque aux trois bandes.
Nous avions testé la version 8, la première de cette nouvelle ère, que nous avions trouvée très agréable grâce à un dynamisme marqué, un amorti conséquent pour la catégorie et un ressenti très joueur aux pieds.
Après une 9ème itération de transition, avec des retouches mineures, cette nouvelle sortie apporte plus de changements.
Caractéristiques techniques des Adidas Takumi Sen 10
La Takumi Sen reste sur une formule connue : la mousse super-critique Lightstrike Pro, disposée sur deux couches en une épaisseur de 33 mm au talon et 27 mm à l’avant, pour donc un drop de 6 mm. En dessous, de la gomme Continental assure l’accroche quel que soit l’état de la route.
En relisant les caractéristiques des chaussures pas si vieilles, disons dans les 10 dernières années, ces mesures de stack auraient fait passer la Takumi Sen pour une maximaliste. Aujourd’hui, avoir plus de 3 cm de mousse sous le talon est plutôt classique, voire très raisonnable. Sacrée évolution. La densité de la mousse a été un peu revue, et semble plus ferme que sur les versions 8/9.
Notre exemplaire de test en 44 ⅔ affiche 216 g sur la balance, ce qui la place parmi les poids plumes, même pour cette catégorie de souliers. On note quand même une hausse du poids par rapport à la v8, qui s’affichait à un cheveu au-dessus des 200 g pour la même pointure. Cela reste en tout cas plus léger que les Adios Pro 3 testées ici.
La grosse nouveauté vient des Energy Rods 2.0, qui ont été revus avec une disposition un peu plus large au niveau du médio-pied, ce qui apporte un peu de stabilité sur cette partie assez étroite de la chaussure. Ils s’étendent aussi un peu plus loin sur l’arrière de la chaussure, ce qui "tient" un peu mieux la mousse. Plus rigides que par le passé, ils devraient augmenter encore le dynamisme de la chaussure.
Premières impressions
On retrouve une tige tissée mono-couche, très fine et aérée. La maille recyclée n’est pas trop serrée et laisse allègrement passer l’air, un bon point pour la respirabilité. Cette tige est assez similaire à celle présente sur la version 9, et conserve cet aspect un peu rugueux au contact - on évitera de courir sans chaussettes.
Le fit est très ajusté au niveau du médio-pied, plus encore que la version 8. Que ce soit au niveau de la semelle ou de l’empeigne, la Takumi est étroite, ce qui pourra gêner les coureurs avec une arche peu prononcée par exemple, voire générer quelques frottements. Le ressenti est assez éloigné d’un chaussant « confort », ce qui installe un peu plus ce modèle dans la catégorie des chaussures pour courses courtes.
Autre élément marquant cette appartenance, et qui mériterait encore un peu de travail à notre sens : la languette.
Très fine, en matière type daim synthétique, que l’on retrouve souvent chez Adidas, elle a tendance à se rouler sur les bords, et donc à créer des points de pression sur le dessus du pied. Il faudra donc passer un peu de temps à chaque fois pour la placer correctement et éviter cet écueil. Bon point toutefois : une fois en place, elle ne bouge pas, grâce justement à ce matériau synthétique qui accroche bien la chaussette et les lacets.
Au niveau du talon, on remarque un insert à l’extérieur, formant un bandeau partant de la base avant du talon, pour venir jusqu’à la partie haute à l’arrière. Cette bande apporte du maintien au pied, rassurant lors des séances de piste par exemple, ou sur les changements de direction sur route. Le contrefort est semi-rigide, et surmonté par le gimmick de la marque aux trois bandes : cette petite languette que l’on peut rabattre… ou pas. Cette construction apporte un excellent maintien global à la Takumi : le pied est fermement maintenu, la tige souple s'adapte bien à la morphologie.
À l’avant, les orteils ont de l’espace, et cela permet de profiter au mieux de la souplesse des tiges Energy Rods au niveau des métatarses. Plus en arrière, à partir du début de la plante de pied, ces tiges sont sensiblement plus fermes et demandent de l’engagement pour être mises en flexion. Cela promet un excellent dynamisme une fois aux pieds.
Les Adidas Takumi Sen 10 sur le terrain
Les promesses à l’étude statique de la chaussure sont clairement tenues une fois en mouvement. Le gain de stabilité par rapport à la v8 est assez sensible : le talon est mieux tenu, et la mousse semble plus ferme ici, à moins que cela soit un effet des Energy Rods 2 qui s’étendent plus loin sous le talon. Cette impression de talon qui fuit un peu d’un côté ou de l’autre lors de l’attaque a quasiment disparu ici. Cela sera utile sur les allures plus lentes, ou lors des récupérations sur les séances de fractionné par exemple.
Les premières foulées ne laissent aucun doute : il faudra « emmener » cette chaussure sur des allures rapides pour en tirer partie. Elle est presque claquante, sèche, au départ, à l’échauffement. La mousse rebondit moins que sur la v8, ou que sur l’Adios Pro 3, ce qui confirme l’idée d’une légère reformulation sur ce modèle visant le dynamisme plutôt que l’économie de course. Elle reste très stable, mais moins que les chaussures pour marathon comme l’Adios Pro 3, ou une Alphafly, qui ne boxent pas dans la même catégorie.
Cette petite languette à l'arrière, que l'on peut rabattre... ou pas.
Une fois lancée, quand l’attaque se déplace naturellement vers le médio ou avant-pied, l’apport des Energy Rods se fait clairement sentir. La bascule vers l’avant est franche, et les tiges permettent un peu plus de flexion qu’une plaque, avec l’aide à la propulsion qui en résulte.
La Takumi conserve son caractère assez direct, proche du sol. Cela la rend particulièrement adaptée et agréable sur les séances de piste, ou de fractionnés courts. Elle en serait presque plus une chaussure d'entraînement idéale dans ce contexte, plutôt que de compétition.
Peu de choses à dire sur la semelle externe : les larges patchs de gomme Continental apportent une accroche irréprochable sur tous les revêtements « routiers », et l’usure semble très contenue pour le moment. La tige risque fort de s’user plus vite que la semelle externe.
Les coureurs qui auraient envie de retrouver des sensations proches de celles des racings d’avant (les premières Adios par exemple) l’emmèneront sans souci jusqu’au semi-marathon. Selon nous, un modèle plus amorti, plus « assistif » tel que l’Adios Pro 3 sera plus adapté à la majorité à partir de cette distance.
L'avis RunMag sur les Adidas Takumi Sen 10
En gagnant un peu en fermeté, en stabilité, les Takumi Sen 10 perdent un peu de cet aspect joueur des versions précédentes – mais elles gagnent en polyvalence, et pourront convenir à plus de coureurs. Un modèle plus sérieux donc, qui reste une évolution assez légère des modèles précédents. Cela reste un modèle très agréable, qui apporte des sensations différentes des autres super-shoes grâce à son stack plus mesuré et son feeling très direct, un peu sec, dans le bon sens du terme. Il reste toutefois délicat de pencher sur ce modèle plus que sur sa grande sœur, ou une Vaporfly par exemple, un peu plus onéreuse, mais bien plus polyvalente, à moins d’être un coureur de 10 km exclusivement.
Stats :
- Poids 216g (44 ⅔)
- Stack: 33/27
- Prix: 200€
- On aime: le dynamisme, le maintien, l’aération
- On aime moins: la languette, positionnement délicat vis à vis des autres chaussures carbone.
Pour terminer, nous vous suggérons de tester notre comparateur rundeals.fr qui liste (en particulier) les bons plans sur les Adidas Adizero Takumi Sen. RunDeals, un service développé par RunMag !