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Salomon S-Lab Phantasm 2, telle est la nouvelle version de cette chaussure conçue pour la route par la marque souvent plébiscitée par les trailers. Bien sûr, cela fait maintenant quelque temps que Salomon propose des modèles capables d’évoluer dans la jungle urbaine, et donc le projet de la Phantasm 2 est de nous permettre de sillonner la ville ou sa périphérie, sur le trottoir ou la chaussée. Il s’agit ici d’un modèle haut de gamme proposé au prix de 250 €, adapté pour des distances qui vont du 5 km au marathon mais pour des profils de coureurs “performeurs”. Même si on imagine bien réserver son utilisation pour la compétition, cette chaussure conviendra parfaitement pour les séances spécifiques de VMA ou de vitesse.
Caractéristiques des Salomon S-Lab Phantasm 2
La Salomon S-Lab Phantasm 2 affiche sur la balance 222 g en 42 2/3, soit quelques grammes gagnés en comparaison avec l’édition précédente la Phantasm CF dont elle est plus une évolution qu’une simple suite. Son drop est identique, à savoir 9 mm (37,5 mm à l’arrière et 28,5 mm à l’avant). On notera sur la photo ci-dessous un fort "rocker", pour fluidifier la foulée par effet de bascule.
Côté amorti, la semelle intermédiaire est équipée de la mousse moelleuse Energy Foam+ agrémentée d’une plaque carbone Energy Blade présente sur la longueur de la chaussure pour les personnes en recherche de propulsion. La plaque carbone épouse la forme incurvée de la semelle intermédiaire. La Phantasm 2 dispose d’une semelle extérieure composée de mousse pour offrir du rebond et d’une pièce en caoutchouc Contagrip qui renforce l’avant de la chaussure.
La tige est un mesh synthétique en une couche aérée (très), légère et destinée à apporter maintien et confort. La coupe est fit, ajustée, pour épouser la forme du pied. Le talon est accueilli par un contrefort relativement souple. La semelle de propreté est amovible.
La nouvelle Phantasm 2 adopte les couleurs qui ont fait le succès de la gamme S-Lab, ce rouge et blanc tant caractéristique des produits portés par bon nombre de grands trailers. Cela fait un certain effet de voir cette déclinaison pour la route, même si dans le cas présent, elle n’est pas vraiment minimaliste. Visuellement, il est difficile de ne pas être charmé.
Ce qui peut sauter aux yeux, c’est bien entendu la semelle intermédiaire dont on devine l’objectif d’offrir de l’amorti et du rebond. Et même si l’épaisseur de la semelle est visible, on n’a quand même pas l’impression d’être face à une chaussure maximaliste, notamment grâce à une empeigne qui compense par sa finesse. Pour autant, la géométrie de cette Salomon et son incurvation s’inscrivent dans une tendance existante parmi les chaussures haut de gamme, voire élite. On imagine très bien un trailer aguerri faisant temporairement des infidélités aux sentiers alpins pour tenter d’aller se mesurer aux routards ou pour travailler sa vitesse. C’est exactement ce qu’a fait encore récemment Mathieu Blanchard au semi-marathon de Paris. Ainsi, c’est avec la Salomon S-Lab Phantasm 2 aux pieds qu’il est parvenu à signer un chrono d’environ 1h07mn, ce qui est plus qu’honorable. (N.D.L.R : honorable pour quelqu'un plus habitué à marcher en montée qu'à faire de la VMA sur le plat).
Si l’empeigne est fine, elle est également en partie transparente, ce qui peut à première vue faire douter sur sa perméabilité. On ne va quand même pas se retrouver les pieds trempés aux premières gouttes avec une chaussure haut de gamme ?!?
Premières sensations
On peut desserrer légèrement la S-Lab Phantasm 2 avant de l’enfiler puisqu’elle paraît un peu étroite, mais finalement, sa souplesse apporte de la fluidité. Le fit est peut-être surprenant pour les coureurs qui, comme moi, ne sont pas habitués à Salomon. Mais ce qui est sûr, c’est que le chaussant est très agréable. Même si on a le pied large, la chaussure s’adapte à la morphologie. La toe-box est un peu plus large néanmoins, ce qui apporte du confort pour les orteils. La languette est ultra fine et ultra souple, mais étonnamment, le serrage des lacets n’occasionne pas de gêne. Cela pourrait éventuellement créer une compression pour les coureurs qui aiment serrer fort leurs lacets.
Cette sensation de finesse au pied, comme c’est le cas dans d’autres sports comme le football, est immédiate et, en complémentarité, on apprécie la sensation de légèreté. Le col de la chaussure à l'arrière est assez bas, ce qui engendre une petite inquiétude quant au maintien de la cheville. On sent d’emblée l’amorti bien moelleux de l’Energy Foam+ qui ajoute au confort.
Quelques pas confirment une impression de confort bien agréable : de vrais chaussons dans lesquels on se sent léger. Le test dynamique devra établir si cet amorti possède de bonnes qualités au niveau du rebond ou du retour d'énergie grâce à l’insertion de la plaque carbone.
La Salomon S/LAB Phantasm 2 sur le terrain
Deux types de séances ont permis de me faire un avis un peu général à propos de la Salomon S-Lab Phantasm 2 et d’en comprendre la spécificité : des sorties longues en endurance fondamentale avec quelques accélérations en mode fartlek pour tester ses réactions et des sorties en VMA.
La chaussure est souple mais la présence de la plaque carbone apporte ce qu’il faut de rigidité pour garantir du maintien. C’est intéressant même si on prend peu de risques en endurance. Pourtant, la sensation de s’écraser dans la semelle et le travail sur les articulations du pied ne sont pas très agréables à faible allure. Des séquences rapides en fartlek changent radicalement la première impression. C’est peut-être une indication sur la nature intrinsèque de cette Salomon.
C’est au cours de séances de fractionné que la semelle intermédiaire joue le mieux son rôle. Le retour d’énergie obtenu grâce à la technologie Energy Blade de la plaque carbone et la sensation de propulsion sont immédiats. On sent une chaussure clairement faite pour cela. Les séries s’enchaînent dans la durée avec le même dynamisme. On a le sentiment que pour fournir sa pleine efficacité, la plaque carbone a besoin d’intensité, de force, et elle le rend en contrepartie. Plus on va vite, plus elle pousse à aller vite, en quelque sorte. Cercle vertueux ! La sensation de s’enfoncer dans la semelle disparaît au profit du rebond. C’est dans cette configuration qu’on apprécie encore plus le confort de la mousse Energy Foam+ et surtout ses qualités d’amorti.
La tige de la Phantasm 2 est aérée. Elle est restée imperméable après une pluie fine, ce qui signifie que le mesh bénéficie d’une bonne technicité. Le col semble un peu bas au niveau de la cheville et m’a créé une irritation en bas de la malléole. J’ai donc évité de porter des chaussettes trop fines. Cette irritation se ressent surtout dans les virages malgré un serrage plus ferme, ce qui pose question sur la qualité du maintien de la cheville. Celui-ci ne sera peut-être pas suffisant pour certains coureurs qui éprouvent le besoin d’en avoir pas mal même sur route.
Concernant le grip, il a tendance à accrocher de mieux en mieux après quelques sorties, et à l’instar de la chaussure dans son ensemble, il gagne en efficacité lors de courses rythmées. Au regard de la position du Contagrip sur la semelle extérieure, l’accroche se ressent d’autant plus qu’on développe une foulée sur l’avant-pied. Sa légèreté et sa réactivité procurent l’envie de l’emmener en compétition pour se challenger.
L'avis RunMag
La Salomon S-Lab Phantasm 2 est destinée aux coureurs qui pratiquent la course en compétition ou souhaitant bénéficier d’une chaussure réservée aux séances de VMA. Je ne la retiendrai pas pour pratiquer la course en endurance. Elle est parfaitement adaptée pour les coureurs bien préparés qui souhaitent être performants en compétition du 5 km au marathon. L’amorti apporté par la mousse et le rebond obtenu par la plaque carbone se complètent idéalement. Cette combinaison révèle alors toutes les qualités de dynamisme, de confort et de légèreté de cette Salomon. C’est une chaussure peut-être un peu chère mais qui correspond aux standards des chaussures à plaque carbone. En outre, son usage profite davantage aux coureurs dont le poids est inférieur à 80-85 kg.
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