Avant d'aller plus loin, nous en profitons pour annoncer le lancement de notre comparateur rundeals.fr qui liste (en particulier) les bons plans sur les NNormal Tomir. RunDeals, un service développé par RunMag !
Voir également notre test de la Tomir 1.0.
Nnormal, c’est cette marque qui a déboulé dans le monde du trail un peu de nulle part et à peu près aussi vite que son fondateur avale les différentes distances de courses en sentiers depuis de longues années ! Dans un post Instagram datant de mi-mars, ce dernier annonçait l’arrivée de la version 2.0 de la Tomir, l’un des seuls 2 modèles qui composent pour le moment la collection de la firme qu’il a créée en collaboration avec Camper après avoir quitté son partenaire historique Salomon.
Une chaussure qui se renouvelle donc avant la Kjerag (sortie pourtant avant) et qui propose, selon la légende vivante du trail, toujours un concept axé sur la durabilité, la polyvalence (même si pour le modèle 1.0, nous trouvions que la chaussure était surtout conçue pour les longues distances). À noter également que, selon ses dires, cette évolution est le fruit d’un travail de collaboration et d’échange d’une année avec la communauté et plus classiquement les athlètes de la marque.
Ayant toujours été attiré par les chaussures (je me souviens vouloir celles d’un célèbre footballeur français au crâne dégarni lorsque je courais plus sur les rectangles verts que sur les sentiers), c’est avec une grande curiosité que je souhaitais voir ce que proposaient les souliers qui ont accompagné ces derniers mois l’icône du sport que je pratique aujourd’hui !
Quoi de neuf docteur sur la Tomir 2.0 ?
Si l’on se fie à un premier regard rapide, on pourrait se dire que rien n’a changé ! Mais nous évoquerons le design un peu plus bas, car en fait beaucoup de choses ont changé selon les dires de la marque. Tout d’abord, la marque d’origine majorquine continue de développer son argumentaire autour de la durabilité de ses produits en annonçant des matériaux plus solides que sur la première version. Ce test ne suffira pas à valider ce point (il faut courir plusieurs centaines de kilomètres pour cela), mais j’ai tendance à croire que la marque travaille vraiment sur cet aspect. Affaire à suivre...
Si l’on se penche sur la tige, elle est toujours composée d’un mesh ripstop (quadrillé en quelque sorte) TPE annoncé respirant et résistant. Comme quasiment toutes les marques vous me direz ! Mais ce n’est pas toujours totalement vrai au final ! Surtout pour le côté résistant.
Ci-dessus la Tomir 1, ci-dessous la Tomir 2
La zone de laçage a été réduite en longueur et a été un peu arrondie à l’extrémité tout en "déviant" moins sur l’intérieur que sa grande sœur (j’ai d’ailleurs trouvé ce point perturbant au départ, donc je me dis que sur la première version, l’effet devait être vraiment "spécial"). Je n’arrive pas trop à savoir si ce dernier détail a un réel impact ou si c’est plus un exercice de style. À voir lorsque je les promènerai sur les sentiers.
Un point important sur cette partie, les lacets sont maintenant crantés afin de répondre à un problème récurrent qui revenait sur le premier modèle : des lacets qui se défaisaient facilement (rien de plus énervant après de longues heures de courses ou d’entraînement et l’arrivée d’une fatigue légèrement irritante !).
Dessous, on trouve une languette fine et élastique sur les extrémités pour un meilleur maintien et qui accueille une petite pièce molletonnée pour limiter les points de pression du laçage. Je n’avais encore jamais vu ça. Je trouve ce compromis plutôt intéressant à première vue. L’entrée du chaussant a été aussi renforcée pour rendre cette chaussure, décrite parfois comme "rustique", un peu plus confortable et agréable à porter autour de la cheville.
À l’intérieur, on trouve une semelle Ortholite comme sur un bon nombre de modèles aujourd’hui (dont la Salomon Genesis qui est un de ses concurrents testés récemment ici).
La zone avant se voit habillée d’un pare-pierre dont la rigidité s'amenuise de façon progressive au fur et à mesure qu’il remonte, toujours pour une question de confort et tout en garantissant une protection espérée optimale face aux éléments de terrain et débris qui croiseraient notre chemin.
Du côté de la semelle intermédiaire, là aussi Nnormal a fait une grosse mise à niveau. Et c’est peut-être l’évolution la plus importante par rapport aux retours sur la V1. Premièrement, un des points qui semblait pécher était la dureté. Kilian et ses équipes nous proposent donc une nouvelle mousse (EExpure 45C supercritical foam pour les férus de technologie). Cette dernière est la même que sur la Kjerag pour les connaisseurs et propose un meilleur amorti et plus de dynamisme que la précédente.
Pour le reste, elle est dotée d’un stack de 33 mm à l’arrière et 25 à l’avant (là où la Tomir 1.0 proposait 31 et 23) et intègre toujours un drop de 8 mm. Ceci sans doute dans un souci de proposer plus d’amorti. Sur l'avant, le rocker a été augmenté de 4 millimètres pour un effet de balance du pied plus prononcé et donc une meilleure propulsion (ce qui répond au souhait de polyvalence des distances qui était moins présent sur la version 1.0).
Autre point non négligeable (quand je vous dis qu’un gros travail a été fait sur cette partie), la semelle a été élargie de quelques millimètres au centre et à l’arrière pour proposer plus de sécurité et de stabilisation, notamment dans les descentes.
Pour la semelle extérieure, Nnormal continue sa collaboration avec Vibram pour proposer la dernière semelle Litebase Megagrip, qui, avec ses crampons mesurés de 5 mm, annonce vous proposer, au-delà de l’accroche, plus de traction et propulsion du fait de son nouveau design. À noter enfin que cette semelle intègre toujours une couture 360° surprenante, avec un argument visant à promouvoir la facilité de réparation de cette Tomir 2.0.
Côté poids, la chaussure reste plus ou moins dans les mêmes standards que la version précédente, avec un poids annoncé de 288 grammes (270 grammes constatés chez moi avec ma balance de cuisine, c’est encore mieux et quelques forces préservées !) en taille 42 ⅔. Cela en fait une chaussure dans la moyenne si l’on compare aux 291 grammes de la Speedgoat 5 ou les 269 grammes de la nouvelle Genesis.
Côté look, pourquoi changer !
Sur ce point, que puis-je vous dire si ce n’est que rien n’a vraiment changé. Soit les équipes de Nnormal étaient satisfaites du design originel assez brut, pas très “racé”. Soit, ils ont préféré mettre toute leur énergie ailleurs ! En somme, tout ce qu’on a évoqué ci-dessus. Du coup, on peut le comprendre si on se fie à la lecture !
On retrouve donc toujours cette forme assez massive qui identifie et renforce l'image de solidité. On reste sur cette sobriété légèrement rehaussée par les fameuses lignes censées représenter les aurores boréales, ajoutées au mesh ripstop.
Le système de laçage est toujours classique avec le choix d’un système à œillets. Mais il comporte un point intéressant, que nous avions souligné lors de notre test de la Tomir 1.0, à savoir qu’un duo d’œillets supplémentaire a été ajouté à l’extrémité haute de la tige afin de gagner en maintien du pied. Quand je vous dis que Kilian a dû lire notre test ;)
Au niveau de l’impression visuelle, le laçage décalé vers l’intérieur est toujours surprenant, mais c’est un détail.
La semelle conserve quant à elle son design et est donc agrémentée de cette grosse couture qui m’a étonné au premier déballage. Elle accueille la dernière semelle Vibram, détaillée plus haut avec un même agencement de crampons que sur la Tomir 1.0 mais un peu plus élargie donc. Avec ça il semble qu’on soit armé pour passer partout. Un vrai 4x4 sur le papier !
Côté coloris, pour ma part j’ai eu entre les mains une version complètement noire qui réhausse le sentiment de sobriété général. Mais il est à noter qu’il existe 4 coloris. Les mêmes que ce soit pour les hommes ou les femmes. Comme ça, pas de jaloux !
Le test des NNormal Tomir 2
Je vous l’ai déjà dit, dans mon processus de test d’une chaussure, je la porte toujours une journée sans courir. En effet, avant d’être jugée lors de l'effort, une bonne chaussure se doit selon moi d’être confortable dans la vie de tous les jours.
Premier ressenti, la chaussure s’enfile assez facilement mais je l’ai trouvée très fittée, voire étroite au niveau du coup de pied. Moins à l’avant, mais j’ai l’habitude de prendre 1,5 pointure au-dessus de ma taille habituelle et j’ai couru des années avec des chaussures Altra, ça joue forcément dans mon avis. Ceci dit, si je la compare à la nouvelle Genesis de Salomon, qui est une marque connue pour concevoir des modèles étroits, je l’ai trouvée un poil plus “exagérée” sur cet aspect. Aussi, comme les dernières chaussures que j’ai eu l’opportunité d’essayer (la Lone Peak 8 et la Salomon Genesis), j’ai eu le sentiment qu’elle taille assez grande. Une augmentation du taillant est-elle la tendance actuelle chez les marques ? À suivre dans le futur.
Autre première sensation, on est sur une chaussure assez “raide” par rapport à beaucoup de modèles de la concurrence.
Ensuite, si on descend un peu plus bas côté semelle, j’ai eu un double sentiment… Quand je l’ai enfilée, je l’ai trouvée assez dure, mais dès les premiers pas cette sensation s’est estompée, et j’ai plutôt retenu et deviné un futur bon effet de rebond et du dynamisme. C’est assez étonnant comme sensation ! À confirmer quand je les emmènerai se promener sur les sentiers.
Après ces premières heures où je fais connaissance avec cette Tomir 2.0, je me dis qu’elle sera au final sûrement très adaptée pour des trails longs allant du maratrail au 100 km. J’ai un peu plus de doutes par contre sur le fait qu’elle convienne à tous les types de coureurs au-delà. En tous cas pas sur une course complète. En effet, je pense que sur ces distances la majorité des coureurs a besoin d’un amorti et d’un confort plus prononcés pour boucler leur défi.
Donc pourquoi pas l’utiliser sur la première partie de course et changer pour la fin, là où les kilomètres peuvent s’avérer un long chemin de croix (mais on aime ça !). Le combo me paraît intéressant à première vue. Je me demande même (Kilian l’annonçait dans son fameux post Instagram avec la notion de sprint) si elle ne ferait pas l’affaire également sur des courses courtes et rugueuses. En effet, contrairement à ce que peut laisser penser son apparence visuelle, j'insiste sur le fait qu’à ce stade, j’ai le sentiment que ce sont des chaussures plutôt dynamiques.
Fini l’essai “lifestyle”, il est l’heure maintenant d’aller voir comment elle se défend sur les sentiers !
Les Tomir 2 sur le terrain
À peine parti, je suis de nouveau agréablement surpris par le dynamisme et le rebond de la semelle. Elle n'est au final pas si dure et renvoie une belle impression sans doute optimisée par l'effet de bascule qui est très appréciable.
Ma deuxième belle surprise se trouve au niveau de l'accroche. Je n'avais pas testé de semelle Vibram depuis longtemps. Mais là, je dois avouer que cette Tomir 2.0 ne laisse pas de place à la glisse (bon, forcément un peu si on insiste, hein) que ça soit dans les racines, les rochers, et même dans la boue à demi séchée et encore très grasse. Sans doute ce que j'ai testé de mieux ces derniers temps sur ce point. À voir cependant comment elles se comportent dans de beaux marécages d'hiver. Mais, comme toutes les chaussures, je pense qu'on ne peut pas non plus s'attendre à des miracles dans ces conditions.
La chaussure se montre très précise que ça soit sur des chemins forestiers ou sur les divers revêtements que me propose mon cher GR34. L'envie de relancer et d'accélérer la foulée se fait ressentir alors que ça n'était pas forcément prévu au menu du jour.
Le maintien se montre aussi très bon, sans doute dû au fit de la chaussure. Malgré la pointure et demi supplémentaire que je prends comme à mon habitude, je n'ai pas la sensation que mon pied se décolle au talon ou se promène. Je me sens en sécurité pour attaquer tous types de passages et ressens bien cette impression de solidité, l'argument majeur que prône la marque. Mon impression en statique se confirme : cette chaussure sera parfaitement calibrée pour des distances allant du court rugueux jusqu'au 100 km plutôt rapide, en passant par le maratrail.
Pour les 100 miles ou des ultras très techniques, je reste aussi sur mes premières positions. Ça peut passer, mais c'est à voir en fonction du coureur que vous êtes ! Moi, je me verrai possiblement courir avec sur toute une épreuve, mais je ne suis pas sûr que ça soit le cas pour tout le monde. Comme je l'ai dit un peu plus haut, elle fonctionnerait par contre très bien en alternance avec une autre paire plus “cocooning” ! En gros, vous faites la différence en début de course avec ces Tomir 2.0, puis vous finissez le travail avec une chaussure plus “accueillante” !
Donc, sans vous faire la fausse promesse de courir comme Kilian, si vous cherchez un modèle qui saura à priori durer dans le temps et vous aider à atteindre de beaux objectifs, cette nouvelle Tomir 2.0 peut s'avérer être votre allié.
L'avis RunMag
Pour terminer, nous vous suggérons de tester notre comparateur rundeals.fr qui liste (en particulier) les bons plans sur les NNormal Tomir. RunDeals, un service développé par RunMag !