Avant d'aller plus loin, nous en profitons pour annoncer le lancement de notre comparateur rundeals.fr qui liste (en particulier) les bons plans sur les Under Armour Velociti Elite. RunDeals, un service développé par RunMag !
Présentations techniques et caractéristiques
Under Armour n'est pas une marque que nous avons souvent l’occasion de tester. Très présente dans le fitness et les sports co US (basketball, baseball), véritable géant outre-Atlantique, elle n’est pas, en France, la première marque qui vient en tête lorsque l’on parle de running.
Les modèles de la marque sont pourtant assez identifiable avec leur empeigne en tissage à motifs losanges, un des héritages de leur activité première - le tissu. Ils mettaient d’ailleurs en avant, il y a quelques années, des techniques héritées de l’industrie de la lingerie féminine, avec pour avantage la légèreté, la résistance, l’adaptabilité.
Absente des podiums, il manquait dans la gamme une chaussure moderne, à même de rivaliser avec les modèles des géants Nike, Asics, Saucony, adidas. Après la perte de quelques athlètes, qui ne trouvaient pas chaussure à leur pied chez l’équipementier, la marque s’est lancée dans la conception de cette Velociti Elite.
Le but était simple, sur le papier, mais pas évident à mettre en oeuvre : concevoir une chaussure compétitive pour les Elites (ou au coureur en moins de 2h20 sur marathon), soit… 1.4% des finishers, mais qui puisse aussi bénéficier aux coureurs moins rapides, qui tournent en 3h. La chaussure se doit donc d’être efficace, mais pas extrême, apporter du support quand la foulée se dégrade un peu, et qui soit aussi assez durable pour pouvoir être utilisée sur quelques entraînements. C’est un peu la quadrature du cercle, et cela à emmener à quelques compromis.
Malgré tout, la chaussure semble bien née, puisqu’elle était aux pieds de la vainqueur du marathon de NY en 2022, Sharon Lokedi. Pas mal pour l’image !
Sharon Lokedi / © Under Armour
Nous avons pesé notre exemplaire à 240g en 44.5, ce qui la place en face d’une New Balance SC Elite 3 ou Adios Pro 3. Cependant la semelle est moins épaisse, et donc un peu moins amortie. On la placera entre une Vaporfly et une Alphafly en quantité d’amorti, avec cependant un ressenti plus ferme - et plus stable.
Le drop de 8mm a place dans la moyenne, et sa relative flexibilité par rapport aux concurrentes font qu’elle conserve avec une courbure assez discrète, moins des profil très incurvés des Adios Pro ou Saucony Endorphin Pro, par exemple.
Comme souvent chez UA, pas de semelle externe : c’est une couche de la mousse supercritique UA FLow qui fait à la fois office de semelle externe et de partie basse de la semelle intermédiaire. Une technique que l’on peut retrouver sur certains modèles route Hoka, par exemple. L’idée est de ne pas changer le comportement et la flexion de la semelle avec l’ajout d’une couche de gomme, et aussi de gagner un peu de poids. Cela donne aussi une allure particulière à la chaussure, plutôt jolie selon nous. Cette mousse est assez ferme, en comparaison des concurrentes.
En remontant les couches de la semelle vers le pied, on retrouve une plaque carbone, assez flexible, puis une couche de mousse PEBAx, légère et plus moelleuse. Enfin, la semelle interne en TPE apporte un surplus de confort d’accueil. L’empeigne, nommée Warp 2.0, est très légère, très aérée.
Le test
Impressions visuelles - sensations en statique
Visuellement, la chaussure est une réussite. Légère, équilibrée, cela change des modèles récents avec une énorme semelle intermédiaire qui déborde à l’arrière du talon, très incurvée à l’avant.
Le coloris vert de la tige avec le blanc de la semelle est assez frais, vif. On voit que la chaussure est taillée pour la performance, avec sa tige translucide, le fit assez précis sur le coup de pied, mais on garde une sensation assez agréable aux pieds. La place à l’avant du pied est presque étonnante : aucun point d’appui inconfortable à l’avant, les orteils peuvent se placer naturellement, sans pour autant bouger une fois en mouvement.
La Velociti Elite est flexible, et surtout très confortable, douce. L'empeigne Warp 2.0 est une réussite. Il est facile de bien ajuster le laçage afin que la tige se conforme bien au pied, et malgré sa finesse, elle maintient parfaitement bien le pied.
Le responsable de la division “Running Performance” nous a avoué vouloir conserver une tige durable, peu extensible (afin d’éviter l’inévitable souci de “détente” au fil des kilomètres) mais flexible afin de bien envelopper les pieds.
On constate par transparence que la tige est très fine.Le talon est peu rembourré, mais est bien maintenu, sans glisser.
Enfin, de part sa géométrie assez conventionnelle et la mousse un peu plus ferme, la chaussure n’est pas “bizarre” à porter hors course. La mousse ne s'affaisse pas trop quand on marche avec, et reste très confortable quand on la garde aux pieds après une grosse séance. Bref, on croirait avoir une chaussure classique au pied.
Sur le terrain
Une fois en course, les bonnes impressions ressenties en statique se confirment. Le chaussant est particulièrement confortable, sans point de friction, avec un maintien exemplaire du coup de pied et du talon.
L’ajustabilité est très bonne aussi, les lacets coulissent sans rechigner et restent bien en place une fois le bon réglage trouvé: on arrive à faire coller la tige au pied sans pour autant devoir serrer exagérément les lacets. L’espace à l’avant-pied, déjà appréciable à l’arrêt, devient un vrai bon point en course, et fait beaucoup pour la stabilité de la Velociti Elite.
La pose du pied à l’avant est franche, le pied ne s’affaisse pas, c’est sécurisant. Cette stabilité est aussi due à la combinaison des mousses utilisées, en particulier la couche basse UA Flow. Assez ferme au toucher, on retrouve cette caractéristique une fois en course.
Le pied s'enfonce principalement dans la semelle interne et la couche de mousse PEBAx au-dessus de la plaque de carbone, apportant un bon confort d’accueil malgré un stack mesuré (36 mm), mais toute la partie basse reste quant à elle assez dense, si bien que l’attaque est franche et assez saine.
On retrouve un feeling de chaussure assez classique, d’autant que la plaque de carbone est assez flexible, permettant de guider plus le pied lors de la foulée plutôt que de le contraindre à un déroulé particulier, contrairement à d’autres chaussures de running haut de gamme. On ressent bien le travail qui a été fait par Under Armour pour “civiliser” sa racer haut de gamme.
Certes, on perd en rebond et en explosivité par rapport aux concurrentes. Mais le comportement plus naturel de la Velociti Elite, qui permet de conserver une foulée normale sans devoir “aller chercher” la chaussure, est agréable. Et on bénéficie tout de même d’un surcroît d’efficacité et de facilité sur les séances rapides grâce aux technologies mises en œuvre. Par rapport à une Alphafly, par exemple, on bénéficiera plutôt de ses qualités en accélérant la cadence plutôt qu’en allongeant les foulées façon bottes des 7 lieues, pour schématiser.
Enfin, pas de crainte à avoir quant à l’adhérence de la (non) semelle externe ou sur sa durabilité. Après 90 kilomètres, aucune marque d’usure prématurée n’est à remarquer, pas plus que de glissades intempestives même sur revêtement mouillé.
L'avis RunMag
La Velociti Elite est une racer "douce", qui conserve un feeling assez classique. Flexible, malgré la plaque de carbone, amortie mais sans exagération, elle est indéniablement efficace et permet de maintenir une haute cadence de course avec moins d’efforts. L’empeigne est une réussite, légère et très aérée. Elle assure un excellent maintien du pied tout en restant très confortable et laisse pas mal de place à l’avant du pied. Cette approche plus civilisée de la racer moderne permet au moins à Under Armour de se différencier de la concurrence.
Pour terminer, nous vous suggérons de tester notre comparateur rundeals.fr qui liste (en particulier) les bons plans sur les Under Armour Velociti Elite. RunDeals, un service développé par RunMag !