Avec les Vertical, Race, Race S et Ocean, Suunto couvrait de façon exhaustive le milieu et haut de gamme, avec des montres aux fonctionnalités identiques – si l’on exclut la Ocean, qui fait le lien entre les deux cœurs d’activités de la marque finlandaise : l’outdoor, et la plongée.

Il manquait dans la gamme un modèle d’appel, qui vise principalement les coureurs qui ne nécessitent ni cartographie, ni autonomie gargantuesque. Ce rôle incombera donc à la Suunto Run, la dernière montre de Suunto, qui, si elle fait l’impasse sur certaines fonctionnalités habituelles dans la gamme, arrive avec une nouvelle plateforme qui apporte son lot de nouveautés.

Les caractéristiques de la Suunto Run
Premier point, le plus important peut-être pour une montre qui se veut accessible : le prix.
La marque frappe fort, puisque la Suunto Run est lancée à 249 €.
Malgré ce prix assez agressif, on retrouve un écran AMOLED de 1,32” (comme sur la Race S), la désormais habituelle couronne digitale, et un GPS double fréquence. Soit, les mêmes caractéristiques que sur la Race S, par exemple. Le suivi de l’état de forme, du sommeil, de la VFC que l’on retrouve ailleurs dans la gamme est toujours de la partie.
On perd toutefois en qualité de construction, avec un boîtier en matière composite, mais qui permet à la Run de ne peser que 36 g avec son bracelet tissu à scratch – qui arrive enfin chez Suunto !

Du côté de la batterie, la marque annonce entre 20 h et 24 h en mode GPS double fréquence, avec comme d’habitude des modes dégradés : simple fréquence, puis un mode endurance avec des relevés GPS moins fréquents.
Autre perte, qui permet de marquer l’aspect « entrée de gamme » : la perte de la cartographie intégrée. On retourne donc au suivi de trace « petit Poucet » comme sur les 9 Peak, avec le suivi turn by turn, les points d’intérêt, et toujours l’excellente application Suunto pour préparer ses tracés.
Les nouveautés

La Suunto Run à gauche, la Suunto Race S à droite
Avec la Run, Suunto inaugure une nouvelle plateforme logicielle, qui apporte son lot de nouveautés.
Du côté de la course à pied, on voit arriver des métriques avancées telles que le temps de contact au sol, l’oscillation verticale, l’équilibre droite/gauche, l’intégration de la vitesse ajustée à la pente en donnée standard.
Signe d’une cible peut-être plus récréative, la Run permet de se connecter directement à un casque audio, afin d’une part de transmettre des infos sur l’activité (directions dans le cas de suivi d’une trace, ou intensité de l’activité), mais aussi de jouer de la musique embarquée, comme chez Coros ou Garmin.
Autre nouveauté, que l’on aurait plutôt attendue sur les modèles haut de gamme : une gestion modernisée des capteurs externes (FC, foot pod… etc.) : la Run sait se connecter à plusieurs capteurs du même type, afficher leur nom, état de la batterie… etc. Enfin ! Espérons que cela arrive aussi sur les autres modèles multisports de la marque où cette mise à niveau aurait plus de sens.

Un mode Piste fait aussi son apparition, pour se mettre à niveau avec la concurrence. Cela permet d’avoir une belle trace après coup, et des fractions qui se calent sur les distances exactes sur piste.
Le capteur FC optique est lui aussi revu, et combiné au poids très mesuré de la Run, nous a semblé donner de très bons résultats depuis 2 mois que nous testons la montre.
D’autres pans du logiciel ont aussi subi un lifting que l’on détaillera plus lors du test complet.
La Suunto Run dans le détail
GPS
La puce est identique à la Suunto Race S, avec des résultats aussi précis. Peu de choses à dire de ce côté-là, nous sommes clairement arrivés à un plateau.
Autonomie
Suunto annonce 9 j en mode smartwatch, et un peu plus de 20 h en activité et mode GPS le plus précis.
Cela permet de couvrir pas mal de courses, y compris des trails moyenne distance sans trop s’inquiéter.
Notons au passage un nouveau palet de chargement toujours aimanté, et bien plus pratique que celui des Race.

Entraînement/santé
On retrouve les mêmes fonctions que sur les grandes sœurs, avec le suivi du sommeil, de la VFC, de la SpO2, et de la charge d’entraînement et récupération. On perd les applications Suunto+, la cartographie.
L’avis de Runmag
Avant de publier un test détaillé de la montre, on peut voir que Suunto se montre très agressif depuis 2 ans et l’arrivée de la Race : tarifs ajustés, finitions toujours très bonnes, fonctionnalités complètes et surtout qui s’enrichissent au fil du temps. La Suunto Run ne déroge pas à cela. À 249 €, elle se place en face d’une Coros Pace 3, est moins chère qu’une Garmin 165 (sans l’option musique embarquée, logique de gamme de Garmin), ou d’une Polar Pacer Pro déjà vieillissante. Et elle en offre globalement plus que ses concurrentes, tout en laissant présager de nouveautés intéressantes que l’on espère voir se décliner dans la gamme.
Cela relancera peut-être une guerre des montres « à bas prix », intégrant un ensemble de fonctions qui sera suffisant pour une grande partie des sportifs ? Espérons-le.